L’année 2018 a été marquée par 1 112 accidents technologiques, contre 827 en 2016
Ce constat réalisé par le bureau d’analyse des risques et pollutions industriels (Barpi) du ministère de la Transition écologique et solidaire montre une augmentation substantielle de l’accidentologie et en particulier dans les établissements Seveso. Les départements les plus accidentogènes en 2018 ont été les Bouches-du-Rhône, le Rhône et la Seine-Maritime.
Les causes prépondérantes sont liées à l’organisation des contrôles et au choix des procédés, suivis par l’identification des risques et la rédaction des consignes. Mais le service du ministère de la Transition écologique et solidaire pointe aussi la progression de la mauvaise prise en compte du retour d’expérience. Ce qui pose aussi la question de la baisse des contrôles par les services de l’État. En février, le chef du service des risques technologiques avait annoncé l’augmentation de la « présence terrain » des inspecteurs, jugée en trop forte baisse. Selon les chiffres divulgués en mars 2019, le nombre d’inspecteurs des installations classées s’élevait à 1 607 en 2018 contre 1 627 en 2016. Ces fonctionnaires ont effectué 18 196 inspections en 2018 contre 30 000 en 2006. Soit une baisse de 39 % en douze ans.
L’accident chez Lubrizol à Rouen en est la parfaite illustration et la difficulté des services de la Dreal d’obtenir des actions pertinentes lors de leurs inspections peut de fait favoriser les risques déjà fort nombreux sur les sites classés SEVESO. D’autant que l’on sait désormais que le site de stockage mitoyen contenant des produits Lubrizol et Total n’avait pas de statut SEVESO tout en stockant des produits en grande quantité toxiques et inflammables.