Les polémiques autour du glyphosate durent depuis de nombreuses années. Emmanuel Macron avait promis dès 2017 de l’interdire « au plus tard » en 2021, avant de revenir sur son engagement .
Le glyphosate est un herbicide non sélectif pulvérisé chaque année sur des millions d’hectares de cultures. Depuis sa première commercialisation en 1974, cette molécule de synthèse a accompagné le développement de l’agriculture intensive. Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) l’avait classé cancérogène probable dès 2015,et cependant les agences sanitaires semblent désormais l’ignorer!
Les c8onclusions de l’Inrae et de l’Ifremer, instituts de recherche publics spécialistes de l’agriculture et de la mer, ont souligné la réalité de la contamination de l’environnement par les pesticides, et l’impact négatif sur la biodiversité et les écosystèmes. Leur méta-analyse avait mobilisé pendant deux ans une quarantaine d’experts qui avaient passé en revue quelque 4.000 études scientifiques déjà publiées,« et plus de 626 000 citoyens réunis autour de plus de 30 organisations de la société civile demandaient à la France de s’y opposer clairement”.
Le Gouvernement avait engagé à travers les “plans ECOPhyto” des plans d’actions global pour la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires avec un objectif de -25% en 2020 et -50% en 2025,et pourtant la quantité de produits phytosanitaires utilisés continuent à augmenter!
Malgré cela les défenseurs du glyphosate disent que si l’on utilise ce produit en suivant bien le mode d’emploi, les consignes, alors il n’y a pas de danger prouvé…mais surtout pointant soi disant l’absence de produits alternatifs.
Ce jeudi 16 novembre 2023, les États membres de l’UE se sont réunis une dernière fois pour voter le sort de l’herbicide glyphosate au sein de l’UE. De nouveau, ces derniers ne sont pas parvenus à exprimer un vote à la majorité qualifiée. Faute d’accord entre les États membres, la Commission est la dernière décisionnaire. Cette dernière “va ainsi procéder au renouvellement de l’approbation du glyphosate pour une période de dix ans, sous réserve de certaines nouvelles conditions et restrictions” avant le 15 décembre 2023. La Commission européenne a ainsi donné son feu vert à la prolongation de l’autorisation du glyphosate pour dix ans. La France s’est abstenue, et le ministre de la Transition écologique s’en est expliqué:« Ce vote ne va rien changer pour nous, la France va continuer à interdire des usages du glyphosate et à restreindre son utilisation », a affirmé le ministre de la Transition écologique. Nous verrons !