Quinze ans après sa création officielle, le dossier médical numérique partagé (DMP) est une nouvelle fois relancé. Principale nouveauté : chaque Français peut désormais le créer lui-même sur Internet.
En effet la Ministre de la santé , Agnès Buzyn a invité “tous les Français” à “se faire ouvrir” un dossier médical partagé, vantant un outil permettant des “gains de temps, peut-être des économies”, mais “avant tout un outil de partage d’information pour faire de la meilleure médecine”. Le directeur général de l’Assurance maladie, Nicolas Revel, et le président de France Assos Santé, qui regroupe 80 associations de patients, participeront au “lancement officiel” de la nouvelle version de cet outil présenté dès 2004 par Philippe Douste Blazy, l’un des prédécesseurs de Mme Buzyn. D’après elle, “le DMP est le seul service” qui permette de “retrouver dans un même endroit” son historique de soins des 24 derniers mois, ses antécédents médicaux (pathologie, allergies…), ses résultats d’examens (radio, analyses biologiques…), les comptes-rendus d’hospitalisation ou encore les coordonnées des proches à prévenir en cas d’urgence.
“Gratuit, confidentiel et sécurisé”, le DMP “conserve précieusement” les informations de santé du patient, libre de les partager avec son médecin traitant et “tous les professionnels de santé” de son parcours, explique l’Assurance maladie, chargée de la nouvelle mouture, testée depuis 2016 dans neuf départements. . Alors que seuls les généralistes pouvaient jusqu’à récemment créer un DMP à leur patient, chaque Français peut désormais le faire lui-même sur Internet (www.dmp.fr), chez son pharmacien (l’Assurance maladie verse un euro par DMP ouvert aux officines) ou avec l’aide d’un autre professionnel de santé (infirmier, médecin spécialiste, etc.).
Le DMP est tombé dans le giron de l’Assurance maladie en 2016, en vertu de la loi santé de Marisol Touraine, soucieuse de refonder un dispositif au point mort malgré son coût, d’au moins 210 millions d’euros” entre 2004 et fin 2011, selon la Cour des comptes… Bien loin des milliards d’euros d’économies visés par M. Douste-Blazy.
La première phase de développement a déjà permis de créer 550.000 DMP en 18 mois, jusqu’à mai 2018. En y ajoutant ceux de la décennie précédente, “plus de 1,2 million de DMP” étaient ouverts au début de l’été, selon l’Assurance maladie. C’est encore loin de l'”objectif de 40 millions de DMP ouverts d’ici à 5 ans” inscrit dans un accord entre l’Assurance maladie et l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS).
Côté patient, le DMP “n’est pas obligatoire et n’a aucun impact sur (les) remboursements”, peut-on lire sur le site dmp.fr. “Seul” le médecin traitant “peut accéder à l’ensemble des informations”, le patient pouvant bloquer les professionnels de son choix, ajouter ou masquer certains documents, ou tout bonnement supprimer son DMP, dont “les données seront conservées pendant 10 ans”.