Dans un rapport rédigé à la demande de la commission des finances du Sénat et publié ce mercredi 4 mars, la Cour des comptes juge sévèrement le calendrier et les coûts envisagés par EDF, Orano (ex-Areva) et le CEA pour assurer la fin de ses centrales. Il évoque une insuffisance dans la mobilisation des pouvoirs publics sur le sujet. La cour des comptes demande également l’État d’anticiper sérieusement les fermetures de réacteurs à venir et à mieux planifier sa politique énergétique en la matière.
Les magistrats rappellent que la France a fait le choix du principe d’un démantèlement « immédiat », qui est inscrit dans la loi depuis 2015 et prévoit que les opérations doivent débuter « dans un délai aussi court que possible – dans des conditions économiquement acceptables ».
Ceux ci appellent aussi , dans leur rapport, à une grande prudence dans l’évaluation des coûts. La projection actuelle des charges de démantèlement s’élève à 46,4 milliards d’euros, avec un calendrier qui s’étale sur plus d’un siècle. « La prudence des évaluations actuelles mériterait d’être encore renforcée », euphémise la Cour des comptes. Autre motif d’inquiétude : l’échéancier des opérations. « Le provisionnement des charges futures ne repose pas toujours sur les calendriers les plus réalistes », soulignent les magistrats, d’autant que la proposition préalable à la loi a été produite en 2012 et n’a pas été réétudiée.