Nous relayons les propos de chercheurs qui mettent l’accent sur la probabilité croissante d’épidémies, conséquences de nos modes de vie et de nos modes de transports rapides à travers le monde, accélérée par les modifications climatiques.
«L’épidémie de coronavirus révèle l’ampleur de la menace que représentent les maladies infectieuses pour nos sociétés», dit à Reporterre Emmanuel Drouet, enseignant-chercheur à l’Institut de biologie structurale de Grenoble (Isère). Or, prévient-il, « l’émergence de nouveaux agents infectieux pourrait augmenter dans les années à venir » avec l’explosion des flux de déplacements humains et commerciaux, les modifications d’usage des sols et les perturbations des écosystèmes, le tout sur fond de changement climatique, « énormément de maladies infectieuses étant étroitement liées aux températures et aux taux d’humidité ».
« Le changement climatique devrait accroître la portée géographique des maladies infectieuses aux noms effrayants, comme Zika ou chikungunya, propagées par des vecteurs comme les tiques ou les moustiques », signale , la climatologue Katharine Hayhoe, directrice du Centre des sciences du climat à la Texas Tech University.
L’expansion des insectes vecteurs de maladies comme les moustiques s’observe dans l’espace, mais aussi dans le temps. « La hausse des températures hivernales augmente leur période d’activité et de reproduction », explique Emmanuel Drouet. Les maladies dont ils sont vecteurs pourraient ainsi être « transmises de façon quasiment continue ».
Dans le contexte des changements climatiques dont les effets sont de plus en plus sensibles, il est fort à imaginer que nous allons connaitre des évènements difficiles, si nous ne modifions pas nos habitudes qui contribuent à ces crises graves.