Le basculement vers l’électrique va-t-il nous sauver du changement climatique ? Multiplication des voitures électriques et numérisation accrue du monde sont souvent considérées comme des moyens de limiter l’impact des énergies fossiles et de tenter de mettre le monde sur la trajectoire de l’accord de Paris.
La réalité est plus contrastée, estime un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) rendu public mardi 13 novembre. Le World Energy Outlook, la publication annuelle de l’institution basée à Paris, analyse les conséquences d’une électrification rapide des usages sur la production et la consommation d’énergie.
Selon les projections de l’Agence internationale de l’Energie (AIE) , les investissements en faveur de la mobilité électrique et du chauffage électrique pourraient amener à une augmentation de 60 % à 90 % de la demande mondiale en électricité – l’équivalent de deux Etats-Unis en termes de consommation d’électricité. « L’électrification amène des bénéfices, notamment en réduisant la pollution au niveau local, mais elle requiert des mesures supplémentaires pour décarboner la production d’électricité afin d’atteindre les objectifs climatiques », prévient l’AIE dans son rapport.
Autrement dit : basculer vers l’électrique ne sert en rien le combat pour préserver le climat si le courant provient toujours de centrales à énergies fossiles particulièrement charbon ou à gaz, fortement émetteurs de CO2.