Les maladies du cœur restent de loin la première cause de mortalité dans le monde: (17,3 millions de personnes y ont succombé en 2013) tout comme dans les pays de l’Europe de l’est. Les études statistiques montrent qu’il y a eu inversion dans l’Europe de l’Ouest où les effets bienfaiteurs de la prévention des maladies cardiovasculaires se sont fait sentir.
Selon une mise à jour des données épidémiologiques publiée dans l’European Heart Journal, c’est désormais le cancer qui arrive en tête des causes de mortalité dans 11 pays d’Europe (Belgique, Danemark, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Slovénie, Espagne et Royaume-Uni et la Norvège). Toutefois, selon les auteurs de l’étude, les maladies cardiovasculaires ont été à l’origine de 45% des décès relevés en Europe, ce qui représente plus de quatre millions de personnes. La mortalité liée aux cancers n’atteint pas la moitié de ces décès en Europe ; sauf dans les 11 pays cités (12 avec Israël comptabilisé dans l’étude par les chercheurs).
Ces disparités au sein de la région Europe de l’Organisation mondiale de la santé qui compte 53 États membres seraient dues à “une transition épidémiologique” selon le Pr David Khayat, interrogé à ce sujet sur France Info. En effet, “il y a 20-30 ans, les pays du sud de l’Europe avaient moins de cancers que ceux du nord”, explique le cancérologue.” Mais la prévention autour des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires a conduit à une diminution de la mortalité ; ce qui a contribué à augmenter l’espérance de vie et donc le nombre de cancers. “Désormais, il faut préparer l’ Europe de l’Est à cette ‘épidémie’ de cancers qui les attend demain“, alerte le Pr Khayat. “En France, il y a 30% de plus de morts par cancer que par maladie cardiovasculaire chez les hommes (…) Dans les années à venir, en France , on aura une baisse du nombre de cas de cancers grâce aux actions qu’on a commencé à mettre en oeuvre il y a 15 ans“, conclut-il.