Selon un étude émanant de la DREES en 2020, 1 342 hôpitaux publics, 667 établissements privés à but non lucratif et 974 cliniques privées composaient le paysage hospitalier français. La France compte désormais moins de 3 000 hôpitaux et cliniques. « Sous l’effet des réorganisations et des restructurations », 25 établissements publics et privés ont fermé l’an dernier. Au total, le nombre de sites géographiques répertoriés continue donc de diminuer. En effet c’est plus de 5 700 lits d’hospitalisation complète qui ont été fermés en 2020 dans les établissements de santé français en pleine épidémie COVID.
Loin d’être ralenties par la crise sanitaire, les fermetures se sont même accélérées en 2020, malgré le déploiement temporaire de lits supplémentaires à certains moments de l’année. Les déprogrammations d’opérations et le refus d’accueillir des patients dans certains services pour dégager du personnel face à l’épidémie ont pu accentuer cette dynamique, de même que les transformations de chambres doubles en simples, qui ont réduit d’autant le nombre de lits disponibles, note la Drees. «Ce repli poursuit une tendance observée depuis plusieurs années», rappelle le rapport, qui chiffre les fermetures de lits depuis sept ans à 27.000, «soit une baisse de 6,5%». Dix ans après l’épidémie de grippe H1N1, la pandémie de Covid-19 a montré de nouveau la très grande fragilité de ces établissements et de leur personnel comme l’accroissement de leurs risques.
Parmi les 1 342 établissements hospitaliers publics, trois types d’établissements coexistent, avec des missions spécifiques pour chacun.
Les 180 sites de centres hospitaliers régionaux (CHR) dispensent les soins courants à la population la plus proche et des soins plus spécialisés à la population régionale, voir nationale ; les 931 centres hospitaliers (y compris les ex-hôpitaux locaux), catégorie intermédiaire d’établissements, assurent la majeure partie des prises en charge de court séjour (médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie [MCO],) ainsi que la prise en charge de moyen séjour (soins de suite et de réadaptation [SSR]) de la population proche ; les 92 centres hospitaliers spécialisés (CHS) dispensent uniquement des soins en psychiatrie.
S’y ajoutent 139 autres établissements publics, qui correspondent en majorité à des établissements de soins de longue durée. Au total, les hôpitaux publics concentrent 61 % des lits et 54 % des places en 2020.
Les capacités d’accueil de ces 2 983 établissements de santé se répartissent entre hospitalisation complète (387 000 lits) et partielle (80 000 places). En 2020, le nombre de lits en état d’accueillir des patients continue lui aussi de reculer (-1,5 %). En revanche, le nombre de places reste dynamique (+1,7 %), avec une progression qui reste plus importante en moyen séjour (+4,7 %) qu’en court séjour (+2,4 %).
En 2020, les capacités de prise en charge en hospitalisation à domicile (HAD)connaissent une augmentation plus forte que les années précédentes (+10,8 %, après +6,2 % en 2019). Elles représentent ainsi 7,0 % des capacités de l’hospitalisation complète en court et moyen séjours (hors psychiatrie), contre 2,1 % en 2006. L’hospitalisation ambulatoire s’intensifie donc. À la fin de l’année, 21.300 patients pouvaient «être pris en charge simultanément en HAD sur le territoire», précise le document.
En revanche les capacités d’accueil totales en hospitalisation complète, le nombre de lits de soins critiques (réanimation, soins intensifs et surveillance continue), très sollicités pendant l’épidémie de Covid-19, a augmenté de 3,6 % entre fin 2019 et fin 2020. En particulier, la capacité d’accueil en réanimation a progressé de 14,5 %. Reste que face à des vagues épidémiques la fragilité du système hospitalier devrait nous alerter !