Une tribune de Laurent Petit, professeur en sciences de l’information et de la communication (à la Sorbonne Université Inspé, GRIPIC),propose un renouvellement des relations entre chercheurs et citoyens, en s’appuyant notamment sur l’apport des sciences participatives.
Il met en évidence que les actions visant à lutter sérieusement contre la pollution aux pesticides, à ralentir le changement climatique ou à enrayer l’effondrement de la biodiversité tardent à se mettre en place. On y voit souvent la preuve d’un enseignement des sciences déficient et d’une culture scientifique lacunaire chez les politiques et les citoyens. Simultanément on peut facilement constater que les industries phytosanitaires ou agroalimentaires, lorsqu’elles sont mises sur la sellette, excellent dans l’art d’allumer des contre-feux , pour alimenter des controverses afin d’obtenir la poursuite de leurs activités.
L’absence de formation aux enjeux écologiques apparaît comme le principal frein pour faire des universités des actrices de la transition. Le 20 octobre 2022, lors d’un colloque à l’université de Bordeaux, la ministre de l’enseignement supérieur créant la surprise, a souligné que l’urgence écologique devrait déclencher une révolution pédagogique immédiate tant le sujet semblait ne pas avoir prise sur l’institution jusque là . Sylvie Retailleau a repris les préconisations d’un groupe de travail présidé pendant deux ans par le climatologue Jean Jouzel et le professeur d’écologie Luc Abbadie, qui n’avaient jusque là pas été prises en compte.
La Cop 2 à Grenoble avait déjà eu pour objectif en Juin 2021 de renforcer les actions des établissements de l’enseignement supérieur de France en faveur de la transition écologique. A cette occasion avait été publié un livre blanc qui rassemble 180 mesures initiées grâces aux propositions des écoles et universités participantes dont faisait partie l’EPITA à travers un groupe de travail réunissant enseignants-chercheurs, membres de l’administration et des étudiants.