Expositions aux téléphones mobiles portés près du corps
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient de rendre son rapport d’expertise concernant les dangers éventuels du téléphone portable porté près du corps, dans une veste, ou dans les poches par exemple. Elle recommande la vigilance concernant les appareils mis sur le marché avant juin 2016. En effet la réglementation a évolué à travers une nouvelle directive appelée RED et depuis le 13 juin 2017 les portables commercialisés doivent s’y conformer.
Les « DAS », comme « débits d’absorption spécifique », permettent de mesurer « la partie de l’énergie transportée par les ondes électromagnétiques (…) absorbée par le corps humain », explique l’Agence nationale de fréquences (ANFR), qui gère l’ensemble des fréquences radioélectriques en France. Ils s’expriment en Watt par kilogramme : 2W/kg, c’est la valeur limite réglementaire du DAS en France, que le téléphone soit placé au niveau de la tête ou du tronc.Placés très près du corps, comme dans la poche ou contre la tête, les téléphones pourraient exposer à des taux d’ondes potentiellement élevés. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), recommande que de nouvelles mesures soient prises pour éviter une surexposition. “Des incertitudes subsistent sur les éventuels effets sanitaires à long terme en lien avec les ondes émises par les téléphones“, explique un communiqué. « L’Agence recommande que des mesures soient prises afin que les utilisateurs ne soient plus exposés à des DAS dépassant 2W/kg ». C’est la conclusion du rapport d’expertise de l’Anses concernant les ondes émises par les smartphones. L’Agence avait été saisie en octobre 2017 par la Direction générale de la santé et la Direction générale de la prévention des risques afin de savoir si l’exposition à ces ondes était « susceptible de provoquer des effets sanitaires ».
En effet, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) a relevé des valeurs élevées de “DAS tronc” pour un grand nombre de téléphones et a sollicité l’Anses pour identifier de possibles effets biologiques ou sanitaires à des DAS supérieurs à 2 W/kgs. “Pour cela, l’Anses a examiné les études récentes portant sur les effets éventuels liés à de tels niveaux d’exposition. Les publications analysées dans les expertises précédentes de l’Anses sur les risques liés aux radiofréquences ont également été prises en compte.” Tous ces travaux, qui portaient sur l’animal ou les cultures cellulaires, “mettent en évidence, avec des éléments de preuve limités, des effets biologiques sur l’activité cérébrale liés à des expositions supérieures à 2 W/kg, mais ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’effets sur d’autres fonctions biologiques spécifiquement associées à de telles expositions au niveau du tronc.” Aucune précision autour des effets biologiques sur le cerveau n’est précisé. Cependant, dans un rapport de juillet 2019, l’Anses mentionne plusieurs études sur les effets des ondes sur le cerveau.