L’expertise de l’Agence s’est concentrée sur cinq substituts de phtalates : l’ATBC, le DINCH, le DEHTP, le TXIB et le DOIP.
Pour quatre d’entre eux (ATBC, DINCH, DEHTP, TXIB), au vu des connaissances actuellement disponibles, les résultats de l’expertise de l’Anses ne mettent pas en évidence de risques sanitaires pour les enfants de moins de 3 ans.
Pour le DOIP, l’évaluation de risque n’ayant pu être conduite par manque de données disponibles (classement en cours d’examen dans le cadre du règlement REACH), l’Agence recommande de ne pas l’utiliser dans les jouets et équipements en matière plastique, sans avoir au préalable acquis des connaissances sur sa toxicité.
L’Agence recommande plus généralement que l’évaluation des risques liés à des substances présentes dans les jouets pouvant être mis en bouche, et notamment s’agissant de substances nouvelles, soit conduite avant leur mise sur le marché, à partir d’essais de migration permettant d’estimer l’exposition des enfants par voie orale.
En outre, l’expertise de l’Agence, menée sur la base des données disponibles, ne prend pas en compte l’ensemble des autres sources potentielles d’exposition (objets, air, poussières, alimentation, etc.). C’est la raison pour laquelle l’Anses a prévu une évaluation des risques sanitaires cumulés liés à l’exposition à certains phtalates, en prenant en compte plusieurs voies d’exposition, dans son programme de travail sur les perturbateurs endocriniens.
Par ailleurs, au vu de la présence constatée de substances dont l’usage est restreint ou interdit dans de nombreux jouets commercialisés en Europe, l’Agence rappelle l’utilité des contrôles réalisés au niveau de la filière du jouet, afin d’éviter la présence sur le marché français de jouets non conformes à la réglementation, et recommande de maintenir a minima une telle pression de vigilance.
Ce travail vient compléter les nombreux travaux déjà publiés sur les phtalates, en particulier dans le cadre de la Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens : propositions de classification, détermination de valeurs toxicologiques de référence, proposition des différentes options de gestion dans le cadre de la réglementation Reach.