L’anorexie se diagnostique en principe à partir de trois critères internationaux : la présence d’une restriction alimentaire menant à la perte de poids, une perception déformée du poids et du corps, et une peur intense de grossir. Mais une étude française (Inserm/Université Paris-Descartes/Centre hospitalier Saint-Anne) parue le 7 juin 2016 dans la revue Translational Psychiatry pourrait bien transformer la façon de percevoir cette maladie, et offrir du même coup de nouvelles perspectives thérapeutiques.
Cette hypothèse est confortée par le Pr Philip Gorwood, chercheur à l’Inserm et chef de service de la Clinique des maladies mentales et de l’encéphale du centre hospitalier Sainte-Anne à Paris, a de quoi bouleverser les idées reçues. Selon lui, l’anorexie ne se caractérise pas par la peur de grossir – comme les chercheurs le pensaient jusqu’alors – mais… par le plaisir de maigrir. Une hypothèse qui ouvre la voie à des thérapies ayant fait leurs preuves chez les toxicomanes.
Le spécialiste a été en effet frappé par un chiffre : le taux de mortalité des patients atteints de ce trouble alimentaire, très majoritairement des femmes, est le plus élevé de toutes les maladies mentales, soit de 5 % à 10 % selon les études.