Un article du Monde du 30 mars rapporte les analyses du mensuel d’avril de 60 Millions de consommateurs concernant six déodorants sur quatorze testés qui contiennent des concentrations en aluminium supérieures au taux préconisé par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).
l’Agence préconisait dans son rapport d’octobre 2010 de ne pas dépasser une concentration de 0,6 % d’aluminium dans les produits antitranspirants ou déodorants.
(rapport de l’AFSSAPS sur “l’évaluation du risque lié à l’utilisation de l’aluminium dans les produits cosmétiques”).
L’Afssaps indiquait toutefois que l’hypothèse d’un lien entre l’application d’un déodorant contenant de l’aluminium et un risque accru de développer un cancer du sein n’était pas confirmée. Elle recommandait cependant de ne pas utiliser ces produits sur une peau lésée, irritée, rasée ou épilée.
Ce composant suscite depuis de nombreuses années, des controverses.
L’aluminium est présent partout, notamment dans l’alimentation. Il est ajouté comme adjuvant dans les vaccins, ce qui fait débat. Il est montré du doigt depuis plusieurs années par les militants antivaccination. Certains scientifiques mettent en avant sa toxicité et le mettent en cause dans la survenue de la myofasciite à macrophages, syndrome qui se manifeste notamment par une grande fatigue et des douleurs musculaires.
Un groupe parlementaire, présidé par Olivier Jardé, député (Nouveau Centre) de la Somme, a rendu des travaux mi-mars sur l’utilisation de l’alumine (sel d’aluminium) dans les vaccins.
Ce groupe d’études a jugé qu’il n’était pas d’actualité de supprimer les vaccins qui en contiennent, certains n’ayant pas aujourd’hui d’alternative. Mais il a jugé nécessaire un moratoire, sans fixer de date-butoir.
L’académie de médecine se dit préoccupée de cette défiance antivaccination. Elle a fait front commun avec l’Académie des sciences, mardi 28 mars, pour affirmer que le problème des vaccins ne réside pas dans leurs dangers “hypothétiques”, mais dans le fait qu’on en manque pour lutter contre certaines maladies.
Les adjuvants renforcent la réponse immunitaire aux vaccins, ont-ils rappelé. “Aucune étude ne permet de montrer un risque pour la santé de l’aluminium dans les vaccins”, a rappelé Pierre Bégué, coordinateur du groupe vaccination de l’Académie de médecine, jugeant “particulièrement dangereux” de recommander un moratoire sur l’aluminium dans les adjuvants vaccinaux.