«Des centaines d’études scientifiques démontrent maintenant que l’agriculture bio devrait jouer un plus grand rôle pour nourrir la planète. Il y a 30 ans, il y avait à peine quelques études comparant l’agriculture bio à la conventionnelle. Ces 15 dernières années, leur nombre a explosé», observe John Reganold l’un des 2 agronomes avec Jonathan Wachter, à la Washington State University à Pullman (Etat de Washington), Ils viennent de démonter une fois de plus dans la revue Nature Plants que l’agriculture bio suffirait très nettement à nourrir la population mondiale, sans engendrer autant de pollutions et de problèmes sanitaires que l’agriculture intensive, alors qu’elle ne représente que 1% de la surface agricole mondiale.
Les méfaits de l’agriculture” industrielle”, ne sont plus à démontrer: pesticides, pollution de l’eau par les nitrates et les phosphates, fortes émissions de gaz à effet de serre, moindre biodiversité sur les surfaces cultivées, mais aussi maladies chroniques en tous genres et moindre qualité nutritive par rapport aux aliments bio -révélée par 12 des 15 études identifiées par les chercheurs sur ce sujet.
Par ailleurs ils démontrent aussi que l’agriculture biologique serait plus efficace en cas de sécheresse ce qui face au dérèglement climatique peut être d’un recours encore plus intéressant.
Pour les deux agronomes, la conversion de l’humanité de l’agriculture à un mode bio ne doit pas que reposer sur la question du rendement: «nous devons aussi réduire le gaspillage alimentaire, améliorer l’accès et la distribution de l’alimentation, stabiliser la population mondiale, éliminer la conversion des cultures en biocarburants et nous orienter vers une alimentation plus tournée vers les végétaux», estiment-ils.