Entre 75% et 91% de la superficie des mers européennes sont toujours contaminées par des polluants chimiques, selon la première cartographie publiée ce 15 mai par l’Agence européenne de l’environnement (AEE)à partir de prélèvements sur 1 541 sites. Un résultat qui signe l’échec de la stratégie européenne sur le milieu marin, ce même si cette contamination est en baisse dans les quatre mers de l’Union européenne, elle reste trop élevée.
Cette cartographie des contaminations est la première d’une longue série. Elle sera suivie, selon l’AEE, par des évaluations de l’eutrophisation, la biodiversité marine, les effets combinés des pressions humaines, les aires marines protégées.
Depuis février 2016 avait démarré , Litterbase (base de déchets littéralement), mis en ligne en mars 2017, qui est le fruit du travail de trois chercheurs allemands, Mélanie Bergmann, Mine Tekman et Lars Gutow, travaillant sur la pollution plastique dans l’environnement depuis 2011. « Ce projet Litterbase est issu du livre qu’ils ont publié en ligne [en 2015] Marine Anthropogenic Litter indique Mélanie Bergmann.L’association Surfrider publie un rapport détaillant la pollution sur cinq sites français et espagnols, situés en Bretagne et au Pays basque en ciblant bouteilles, sacs et bouchons en plastique, cotons-tiges…: les plastiques sont «les premiers prédateurs des océans»
Les concentrations déclinent (mer du Nord et Atlantique du Nord-Est surtout), mais elles restent trop élevées dans de nombreuses zones côtières pour le cadmium et le mercure. Les métaux lourds représentent les principaux polluants des mers européennes, avec les retardateurs de flamme bromés, polychlorobiphényles (PCB), hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Autant de substances aux effets très toxiques pour la faune marine. Autre point noir : les concentrations de DDT qui ne régressent toujours pas en Méditerranée.
Sans surprise, l’objectif d’un bon état écologique du milieu marin ne sera pas atteint en 2020 dans l’Union européenne. Contrairement à ce qui est fixé par la directive-cadre Stratégie sur le milieu marin. Même échec de l’objectif de développement durable visant la prévention et la réduction significative des pollutions marines – en particulier celles qui résultent des activités terrestres – d’ici 2025 (ODD N°14.1) ; ou encore, de la fin de la contamination de la mer Baltique par des substances dangereuses en 2021 (plan d’action pour la Baltique de 2007) ; ou encore, de la dépollution de la Méditerranée en 2020.