L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé en ce début d’année son souhait de reconnaître l’addiction au jeu vidéo comme maladie, sous le nom de « trouble du jeu vidéo » (gaming disorder), dans sa prochaine révision de la Classification internationale des maladies (CIM).
« Les jeux vidéo ne sont clairement pas le problème, a déclaré Le Syndicat américain des éditeurs de jeu vidéo. Ce sont des loisirs distribués et consommés dans le monde entier, mais les Etats-Unis connaissent un niveau de violence plus haut que celui de n’importe quelle nation. »
S’appuyant sur une contre-expertise de 36 experts internationaux en santé mentale , qui évoquent « d’authentiques risques de diagnostics abusifs », les principaux représentants mondiaux de l’ industrie du jeu vidéo ont exhorté au début de mars l’OMS a revenir sur sa décision, évoquant une « classification controversée et non démontrée ». « Nous sommes convaincus que les importants efforts d’autorégulation de l’industrie restent la manière la plus efficace de régler ces questions importantes, et ce système a prouvé son efficacité depuis longtemps », a déclaré un porte-parole de l’ESA au site Game Industry. Ubisoft a estimé de son côté qu’il ne s’agissait « pas d’un problème de régulation majeur ».
Les lootboxes feront partie en France des points de discussion du groupe d’étude parlementaire sur le jeu vidéo, annoncé au début de 2018 et officiellement lancé en mars. Charles Coppolani, président de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) a déclaré « Le phénomène des “loot boxes” qui tendent à se généraliser dans les jeux vidéo me préoccupe (…). Il présente des risques pour nos concitoyens et notamment les plus jeunes. Ces risques sont très proches de ceux qui caractérisent l’addiction aux jeux d’argent. »
En fin d’année passée, la polémique autour des lootboxes a pris plus d’ampleur que jamais avec notamment certain modèle de “Star Wars”, et de nombreux gouvernements se sont penchés sur ce phénomène. En Allemagne, la question d’un éventuel bannissement est soulevée.Nos amis outre-Rhin plaisantent peu en ce qui concerne le contenu des jeux vidéo, et peuvent censurer ou interdire des titres ultraviolents. La Commission pour la protection de la jeunesse réfléchit à dans quelle mesure cela enfreint les lois protégeant les jeunes des jeux d’argent. En mars, elle tranchera et pourrait ainsi bannir du pays les loot boxes.
La thématique a ouvert le débat dans bien des pays ces derniers mois, notamment en France ou encore au Royaume-Uni.