Les sécheresses se sont multipliées en Méditerranée depuis les années 1950, et elles ont déjà contraint certains agriculteurs à abandonner leurs terres, au risque de les désertifier. Cela peut également augmenter les risques d’incendies de forêt. Dans la région méditerranéenne, le sol se dégrade et les terres se transforment en désert plus rapidement que partout ailleurs dans l’Union européenne, et le constat est que les sols de la région méditerranéenne s’appauvrissent très rapidement, en lien avec les pratiques agricoles et le changement climatique.
Une étude, commanditée par l’Europe est la première à examiner et à résumer l’état des sols dans la Méditerranée européenne, elle souligne qu’il n’existe toujours pas de législation européenne spécifique protégeant les sols ruraux de l’urbanisation.Cette étude sur la santé des sols a révélé que jusqu’à 70 % des sols de l’UE perdaient leur capacité à assurer des fonctions écologiques essentielles. Les sols peu profonds de la Méditerranée sont particulièrement sensibles à l’intrusion de l’eau de mer, à l’érosion, à la sécheresse et aux incendies de forêt. En fait, cette région présente les taux d’érosion les plus élevés de l’UE et les niveaux les plus bas de matière organique du sol.
L’étude pointe cependant le fait que, si de nombreuses études se sont penchées sur la problématique de l’érosion des sols dans cette région, peu ont été menées sur l’impact de la dégradation des sols au niveau biologique. Et pourtant il est certain qu’un fort taux d’érosion affecte directement les infrastructures humaines, en augmentant notamment le risque de mouvements de terrain, de coulées de boues, etc., la dégradation de la biodiversité contenue dans les premiers mètres de sol ne fait qu’empirer la situation.