La commission d’enquête sénatoriale a publié aujourd’hui un rapport estimant que la mauvaise qualité de l’air en France coûte 101,3 milliards d’euros chaque année, et ce, sans considérer les amendes que représentent les dépassements des seuils fixés au niveau européen.
Pour arriver à ce chiffre, l’évaluation prend en compte à la fois les dommages sanitaires liés à la pollution atmosphérique (cancer du poumons, infarctus, asthme, …), en terme de coûts directs (hospitalisation, médicaments, …) et indirects (arrêt de travail, …), mais aussi de ses conséquences sur l’agriculture (baisse des rendements avec l’ozone), les écosystèmes ou même les bâtiments. Si le coût sanitaire arrive en tête, avec 68 à 97 milliards d’euros (dont 3 milliards pour l’impact sur la Sécurité sociale), il reste très sous-estimé comme l’explique la sénatrice d’ EELV L. Aïchi, instigatrice et rapporteure de la commission. En effet, les chiffres sont basés des « études (qui) reposent sur un nombre très restreint de polluants. Les effets cocktail ne sont nullement pris en compte. Et le coût sanitaire de la pollution de l’air intérieur n’est quasiment jamais intégré. ». Cela représente pourtant déjà 42 000 à 45 000 décès prématurés par an en France pour les seules particules fines et ozone… Les autres aspects sont encore moins documentés et donc d’autant plus sous-estimé, mais l’INRA estime à 10% la baisse de rendement du blé en région parisienne en lien avec la pollution à l’ozone par exemple.
Le rapport « Pollution de l’air, le coût de l’inaction » conclue que « la pollution n’est pas qu’une aberration sanitaire, c’est aussi une aberration économique », avant de proposer une soixantaine de recommandations pour améliorer la qualité de l’air. Parmi ces dernières, on ne peut que saluer la nouvelle mise en cause du diesel, principale source d’émission de particules qui bénéficie pourtant toujours d’une fiscalité avantageuse…grâce à laquelle la France détient le triste record du parc automobile le plus diéselisé au monde.
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