Benoît Lecomte, nageur qui a traversé pour la première fois l’Atlantique à la nage en 1998, s’est confronté en juin 2019 au “continent de plastique” du Pacifique avec un périple de plus de 500 kilomètres. Il en a étudié le comportement et a ouvert les yeux sur un problème largement insidieux voire nocif.
Au cœur de cette zone de plusieurs millions de kilomètres carrés qui n’a de “continent” que le nom, la densité en morceaux de plastique de toute taille y est particulièrement élevée, du fait des courants marins tourbillonnants. On estime ainsi qu’ils s’y concentrent 1800 milliards de déchets à 99% de microplastiques. Ces microplastiques agrémentés des microfibres (issues de nos vêtements), sont des fragments de moins de 5 millimètres de longueur, qui sont bien entendu l’enjeu majeur de ce travail de sensibilisation.
“Le plastique a cette propriété d’être comme une éponge, pour les produits chimiques par exemple”, explique-t-il. “Or la nature, reprenant toujours ses droits, finit tôt ou tard par coloniser le moindre déchet flottant dans la mer, l’utilisant comme un récif” et c’est le cas en particulier de la faune et flore présentes.
Ainsi ces microparticules imprègnent les coquillages et les poissons et c’est de cette manière qu’ils sont intégrés dans la chaine alimentaire qui est la nôtre : les humains en étant au sommet.
Nous voyons que l’expérience de notre nageur nous en dit long, de la prolifération des plastiques qui envahissent nos océans et c’est sans compter les microparticules qui tapissent de plus en plus les fonds marins, que seuls les observateurs des grands fonds sont en mesure de nous rapporter.