Dans leur étude, Scott Kulp et Benjamin Strauss, de l’organisation Climate Central (Princeton, New Jersey), essaient d’affiner les conséquences humaines du déréglement climatique en termes de population vivant dans des zones soit situées en-dessous du niveau de la mer, soit fréquemment inondées. Leurs résultats, portant sur 135 pays, révèlent une situation pire que celle envisagée jusqu’alors. Cette étude a été publiée dans Nature Communications et confirme les données récemment transmises par le Giec consacré aux océans et à la cryosphére.
L’élévation du niveau des mers aura des impacts supérieurs à ceux préalablement estimés , elle met en péril plus de 300 millions de personnes habitant en zones costières, sachant que 20% de la population est concernée. Celle ci est de 3,6 mm/an depuis 2006, contre une moyenne globale de 1,4 mm/an depuis le début du 20ème siècle. Où cela s’arrêtera-t-il? Nul ne le sait : dans son rapport, le Giec évoque une hausse comprise entre 40 et 80 centimètres selon que l’humanité suive un scénario RCP2.6 (optimiste) ou un scénario RCP8.5 (pessimiste). Toutefois, il subsiste de fortes incertitudes sur les effets du réchauffement sur les calottes polaires (Groenland et Antarctique). Dans le cas le plus défavorable, une hausse de 2 mètres du niveau de la mer n’est plus à exclure pour la fin du siècle.
Selon une carte interactive mise en ligne par Climate Central, les principales zones à risque en France métropolitaine sont celle de La Rochelle/Niort, le bassin d’Arcachon, la région de Calais, la Vendée et la Camargue. Selon les calculs de la Fondation européenne pour le climat, 1 million de Français seraient soumis à des inondations côtières en 2050, et 1,2 million en 2100.