La découverte de nouveaux photorécepteurs dans la rétine, appelés « cellules ganglionnaires à mélanopsine », et l’étude de leurs impacts sur le cerveau humain avaient permis aux chercheurs d’identifier une fonction non visuelle de la lumière en 2002. Restait à savoir quel rôle tenait la mélanopsine chez l’être humain. C’est le but de l’étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences par des chercheurs de l’INSERM.
16 participants ont été soumis à un test de mémorisation auditive tout en étant exposés à différents types de lumières tests: verte, orange ou bleue, le tout sous surveillance par IRM. L’impact de la lumière sur les régions cérébrales activées par l’exercice cognitif s’est révélé fonction du type de lumière visualisé plus d’une heure auparavant. Si l’exposition préalable à la lumière orange favorise les fonctions cognitives et donne les meilleurs résultats en terme de mémorisation, ce que les chercheurs expliquent par la stimulation de la mélanopsine par cette gamme de lumière, les lumières bleues produisent l’effet inverse. Par ailleurs, les imageries par IRM ont permis d’identifier les zones activées par la lumière orange dans le cortex cérébral. Il s’agit des régions impliquées dans la régulation de l’éveil et des processus cognitifs complexes.
Ainsi, une mauvaise « hygiène de vie » en terme d’exposition à la lumière est susceptible d’entraîner à la fois des difficultés de réalisation de processus cognitifs, mais également de perturber les rythmes biologiques tels que le rythme circadien. C. Gronfier, chronobiologiste à l’INSERM de Bron dans le département cellule souche et cerveau, conseille donc de veiller à son exposition lumineuse une heure avant le coucher, à la fois quantitativement, en diminuant l’intensité lumineuse, mais aussi qualitativement, en privilégiant les lumières orangées (type halogènes) et en excluant les lumières bleues (type LED comme celles des écrans d’ordinateur, de télévision ou de téléphone portable).
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Photic memory for executive brain responses