Les diodes électroluminescentes, plus connues sous leur acronyme anglophone LED, sont des dispositifs émettant de la lumière blanche en combinant des lumières bleue et jaune. Économes en énergie, elles sont recommandées par la Commission européenne depuis 2005 pour remplacer les ampoules à incandescence. Or depuis plusieurs années déjà, la lumière bleue est accusée d’être néfaste pour nos yeux.
Dès 2005, la question de la potentielle nocivité des LED sur la rétine s’est posée. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES a donc recommandé l’étude approfondie des risques potentiels liés à ces nouveaux dispositifs et publié, en 2010, un premier rapport sur le sujet recommande de restreindre ces diodes – plus éblouissantes que les éclairages traditionnels – à un usage professionnel. « Une exposition à long terme et répétée à des LED augmente le risque de cataracte et de lésions maculaires », indiquait-elle déjà. Dans un récent travail, des chercheurs de l’INSERM trouvent des résultats qui vont dans le même sens que le rapport de l’ANSES.
Alors que la plupart des écrans des tablettes, smartphones et téléviseurs récents, tout comme de nombreux éclairages sont composés de LED, les ophtalmologues conseillent de réduire notre exposition à ce spectre lumineux, qui en effet, elle favoriserait aussi notamment la DMLA.
Pour les chercheurs, la coupable de cette phototoxicité n’est autre « Grâce à nos observations, nous avons montré que la lumière émise par les LED engendre deux phénomènes toxiques parallèles : l’apoptose, mais également une seconde forme de mort cellulaire, la nécrose », précisent les scientifiques. « Or en se nécrosant, une cellule endommage ses voisines. Ceci explique pourquoi la toxicité de la lumière bleue est plus élevée que celle des autres longueurs d’onde ».
En cause, le spectre lumineux utilisé dans ces éclairages est essentiellement bleu. Or « situé entre 380 et 500 nanomètres de longueur d’ondes, une grande partie de la lumière bleue est nocive pour la rétine », souligne le Dr Jean-Luc Seegmuller, ophtalmologue à Strasbourg. « Elle pénètre en effet profondément dans l’œil. La rétine est surstimulée et la lipofuscine, une substance toxique pour la rétine, s’y s’accumule au fil des années, et pour le Pr Gilles Renard, Directeur scientifique de la Société Française d’Ophtalmologie et ancien Chef de service de l’Hôtel-Dieu de Paris cette lumière bleue pertuberait le film lacrymal et augmenterait les réactions inflammatoires au niveau de la surface de la cornée, entraînant des troubles visuels, tels que picotements, rougeoiements, larmoiements…
Pour le Pr Renard, la seule façon de se protéger des dommages causés par la lumière bleue, de plus en plus omniprésente dans notre quotidien, est d’en réduire l’utilisation. Notamment en réduisant la durée d’exposition et en augmentant la distance avec les écrans. Ses recommandations sont précises mais pour certaines, difficiles à mettre en application, néanmoins nous vous les communiquons :
Pour un téléviseur, placez-vous à 3 ou 4 mètres et ne dépassez pas 4 heures quotidiennes de visionnage ,pour un ordinateur, la distance entre vous et l’écran doit être de 70 cm environ et le temps passé à pianoter de 3 ou 4 heures maximum, pour une tablette numérique, 40 cm sont nécessaires entre vous et pour une durée quant à elle qui ne doit pas excéder 1 heure par jour , et pour un smartphone, restez à 20 centimètres de votre téléphone et ne le consultez pas plus de 20 minutes au quotidien!!!
Peut-être serait- il utile de revoir nos pratiques pour protéger notre vision.