Le Parlement a adopté définitivement, jeudi 30 janvier, le projet de loi contre le gaspillage.
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Des objectifs chiffrés
Le texte inscrit dans la loi :
- l’objectif de 100 % de plastique recyclé d’ici au 1er janvier 2025
- une réduction de 50 % d’ici à 2030 du nombre de bouteilles en plastique à usage unique vendues
- l’interdiction de mise sur le marché des emballages en plastique à usage unique d’ici à 2040.
Alors que la loi contre le gaspillage fixe à 100 % l’objectif de plastique recyclé d’ici à 2025 a été adoptée, la chercheuse Nathalie Gontard directrice de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) de Montpellier, affirme qu’elle ne répond pas à l’urgence de la situation : « un objectif 100 % recyclage » est « impossible à atteindre » dans l’immédiat.
Ce processus ne fonctionne pas pour les plastiques. Seul ce qu’il conviendrait plutôt d’appeler un « décyclage » est possible : on les transforme en objets de plastique de moindre qualité, comme des cintres, des pulls ou des matériaux de construction.
Elle ajoute : “Nous focaliser sur un objectif 100 % recyclage impossible à atteindre détourne notre attention de toutes les autres mesures à prendre, qui sont à la portée de tous, dès maintenant, pour réduire notre consommation de plastique. Il s’agit d’encourager une utilisation optimale des plastiques irremplaçables et de nouvelles pratiques qui évitent le recours au plastique, comme le vrac, par exemple, ainsi que de privilégier les matériaux qui sont vraiment biodégradables, comme les bois, papiers et cartons, ou bien encore les matériaux réellement recyclables, comme le verre et le métal. Remplaçant ainsi à moindre coût le bois, la laine ou la terre cuite. Recycler 100 % de nos plastiques à l’infini et faire ainsi disparaître ces déchets est une illusion. Les bouteilles en PET quant à elles ne peut subir qu’un recyclage unique”.