Le réchauffement est en cours, depuis une dizaine d’années la fonte des glaciers de l’Arctique est fortement médiatisée, or ses effets se font toujours plus visibles: dans une édition spéciale de Nature, publiée alors que débute vendredi 15 juin à Davos (Suisse) la conférence scientifique POLAR2018 met le focus sur l’Antarctique.
Depuis 2012, la fonte de l’Antarctique s’est accélérée d’un facteur trois. Ce qui laisse présager le pire pour la montée du niveau marin, révèlent plusieurs études publiées mercredi 13 juin dans Nature.La surface de banquise dans l’Antarctique, jusqu’alors relativement préservée des effets du réchauffement climatique a brutalement décroché durant les derniers relevés. Depuis cinq ans, les glaces fondent à un rythme presque trois fois plus élevé qu’avant. Une menace pour des centaines de millions des personnes.
L’Antarctique a perdu 3 000 milliards de tonnes de glace depuis 1992, assez pour faire monter le niveau global des océans de presque 8 millimètres et cette tendance s’est accélérée de façon spectaculaire au cours des cinq dernières années, selon une étude parue dans le magazine Nature. « Nous avons maintenant une image sans équivoque de ce qui se passe en Antarctique », souligne Eric Rignot, principal coauteur de l’étude et chercheur au Jet Propulsion Laboratory de la NASA. « Nous considérons ces résultats comme une sonnette d’alarme supplémentaire pour agir, afin de ralentir le réchauffement de notre planète », insiste le scientifique français, qui étudie les glaciers et les pôles depuis vingt ans.
Avant 2012, le continent blanc situé au pôle Sud perdait environ 76 milliards de tonnes de glace annuellement, ont calculé les 84 scientifiques qui ont participé à cette étude de référence. Depuis cette date, ce chiffre a bondi à 219 milliards de tonnes par an. L’hémisphère austral représente à lui seul 90 % des glaces terrestres et recèle la plus grande réserve d’eau douce de la planète. Si toute cette masse de glace fondait, cela ferait grimper le niveau des océans de presque 60 mètres.