Le gouvernement veut donner un coup d’accélérateur au développement de la fibre optique sur le territoire, un chantier où la France est à la traîne en termes d’infrastructures mais surtout en nombre d’abonnés, et où la couverture des zones reculées reste un défi majeur. Objectif 2 millions à la fin 2011
Aujourd’hui, un peu plus d’un million de foyers sont raccordables à la fibre optique distribuée par les opérateurs historiques. En comptabilisant le système « coaxial » de Numericable (utilisé pour la télévision), la France compte au total quelque 6 millions de foyers connectables à la fibre.
Mais le taux de pénétration (le nombre d’abonnés par rapport aux foyers raccordés) reste particulièrement faible en France : environ 8%, contre 65% en Norvège, près de 40% en Suède ou encore 30% au Pays-Bas, souligne Roland Montagne, expert à l’Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe.
Jeudi 3 février, l’opérateur historique France Télécom a annoncé qu’il comptait équiper en fibre optique un total de 10 millions de foyers d’ici 2015, et 15 millions en 2020 (soit 60% des foyers).
Le groupe renouvelle ainsi sa promesse d’investir dans cette perspective 2 milliards d’euros d’ici 2015. Et son directeur général, Stéphane Richard, estime qu’il en faudra « au moins autant » pour les années 2015-2020.
Pour le ministre de l’Industrie, Eric Besson, qui à l’occasion de l’annonce de France Télécom a visité les locaux de raccordement du réseau de fibre optique du groupe mais aussi ceux d’Iliad (Free), l’état d’esprit est « à l’optimisme ».
On commence, selon lui, « à avoir un rythme soutenu » en termes de développement d’infrastructures.
« On comptait 800.000 foyers raccordés début 2010. Nous avons passé la barre du million en décembre 2010 et l’objectif du gouvernement est d’atteindre les 2 millions au 31 décembre 2011 », a-t-il annoncé.
Eric Besson a affirmé que même si l’objectif était « de couvrir l’ensemble du territoire, le déploiement va être progressif, car c’est normal qu’un opérateur commence à travailler là où la demande est importante ».
40% des foyers pas concernés – 40% des foyers français ne seront pas concernés « par la grande vague d’équipement » annoncée par France Télécom, a ainsi tenu à souligner son directeur général, Stéphane Richard, en référence aux foyers situés dans des zones peu peuplées ou isolées.
« On ne peut pas tenir un discours pour 60% des Français et ignorer les 40% restants, a-t-il précisé. Dans de nombreux cas, la fibre sera la réponse, mais pour les zones vraiment isolées, comme celles de montagne, il faudra recourir à une autre technologie, via satellite par exemple ou une montée en débit sur le cuivre », réseau actuellement utilisé pour l’ADSL.
Côté mise en oeuvre des chantiers, Eric Besson a indiqué que le gouvernement voyait « d’un bon oeil » la constitution de « sociétés communes entre opérateurs, de façon neutre et ouverte » pour mener à bien les projets d’infrastructure.
Stéphane Richard a assuré à ce sujet que France Télécom apporterait « aux autres opérateurs sa contribution, en termes de ressources techniques et financières, et pas dans le but de reconstituer une forme de présence dominante » sur le territoire.
Grand emprunt mobilisé – Dans le cadre du grand emprunt, le gouvernement a alloué 2 milliards d’euros pour les infrastructures numériques, dont 450 millions de subventions réservées aux zones peu denses et 250 millions aux zones les plus reculées.
En décembre, SFR et Bouygues Telecom avaient affiché leur volonté de coopérer pour développer la fibre dans les grandes villes. Quant à Free, il annonce un objectif de 4 millions de foyers raccordés fin 2012.
Information de la gazette des communes