En plus de 60 ans, la part de l’alimentation dans les budgets des ménages a été pratiquement divisée par deux, or lors de ces dernières années sont comptabilisés plus de 2 à 4 millions de personnes qui dépendent de l’aide alimentaire. Un nombre qui a augmenté avec la précarité qui s’est fortement accrue dans notre pays. Simultanément ces personnes ont connu l’augmentation d’autres dépenses contraintes, notamment le logement et la mobilité, aggravant les difficultés des ménages aux revenus les plus faibles, et c’est dans ce contexte que l’alimentation apparaît plus que jamais souvent comme la variable d’ajustement.
Dans notre pays c’est 4,3 millions de personnes (6,6% de la population) qui sont en situation de « privation matérielle et sociale sévère » . Le nombre des bénéficiaires s’accroit avec des aides alimentaires nécessaires, les profils en étant de plus en plus variés: enfants , étudiants, salariés précaires, chômeurs, sans emplois, sans domiciles fixes, handicapés, etc..On constate également la croissance de plus d’un tiers de nouveaux bénéficiaires (38 % de personnes venant depuis moins de 6 mois) et sachant que 58 % des bénéficiaires viennent au moins une fois par semaine, contre 52 % il y a deux ans.
On comprend aisément que ceux qui ont un faible pouvoir d’achat se tourne vers une alimentation de produits “low coast”, pouvant mettre en jeu leur santé,
Afin d’atteindre ces productions à bas prix, seule l’agriculture intensive (bénéficiant des mesures de la PAC) peut répondre aux exigences de cout minimal, engageant des coûts environnementaux évidents.
Si l’on examine l’ensemble des conséquences de cette alimentation à bas prix, on voit bien que tous les aspects sociétaux sont concernés: social, sanitaire, et environnemental.