La Cour des comptes européenne vient de publier son rapport le 5 juin 2020, concernant la PAC 2014. Elle signale un échec total sur l’un de ses buts affichés qui était d’enrayer l’érosion de la biodiversité et particulièrement en zone agricole. Alors que l’arrêt de la dégradation des milieux naturels par l’agriculture était une des grandes causes du début de la décennie écoulée, les 27 Etats membres de l’Union européenne ont complètement manqué cet objectif.
Depuis 1990, les espèces d’oiseaux et des papillons associés aux cultures ont connu une baisse de leur population de 34% (contre une stabilité pour les forêts). 17 espèces de papillons de prairies ont subi une baisse de 39% de leur nombre et 76% de la biomasse des insectes volants a disparu. Rappelons qu’en 2011 pourtant, les Etats membres avaient collectivement adhéré aux “objectifs d’Aïchi” adoptés en 2010 à Nagoya dans le cadre de la Convention internationale sur la biodiversité, dont l’article 7 était de développer la charte en 20 objectifs que “d’ici 2020, les zones consacrées à l’agriculture, l’aquaculture, la sylviculture devront être gérées de manière durable afin d’assurer la conservation de la diversité biologique”.
Pour la période 2014-2020, la Commission européenne a dépensé 86 milliards d’euros pour la biodiversité (8,1% de son budget) dont 66 milliards dans le cadre de la PAC et cependant sans en avoir apporter le bénéfice escompté.
De nombreuses leçons à retenir pour la PAC 2020 en cours de négociation pour la période 2021-2027.