Ce lundi 2 décembre s’est ouvert à Madrid (Espagne), la 25e conférence de la Convention climat (CCNUCC). Cette COP 25 prévue initialement au Brésil puis au Chili, se tient finalement à Madrid sous la présidence chilienne. Les 196 pays signataires de la Convention se retrouvent pendant deux semaines pour donner vie à l’Accord de Paris, qui devra voir sa mise en œuvre effective dés l’an prochain. En décembre 2018, la COP 24 en Pologne avait permis l’adoption des règles de mise en œuvre (le rulebook).
Baptisée COP bleue en référence à la thématique de l’océan qui devrait avoir une place de choix, la COP 25 abordera d’autres enjeux comme la compensation carbone et la relève des engagements, dans un contexte politique marqué par un manque de leadership.
Mais où en sommes nous ?
Il y a 27 ans au sommet de Rio, Severn Cullis-Suzuki (agée de 12 ans) avait lancé à la tribune. « Je me bats pour mon futur. Perdre mon futur n’est pas pareil que de perdre des élections ou quelques points à la bourse. Je suis ici pour parler au nom de toutes les générations à venir »
Son discours fait aujourd’hui écho à celui que porte la militante écologiste Greta Thunberg, âgée de 16 ans, qui sillonne le monde, pour lancer l’alerte, dernièrement arrivée en bateau au Portugal en provenance de New York, après 20 jours en mer, elle devrait gagner la capitale espagnole. « Je veux que vous écoutiez les scientifiques, » martèle Greta Thunberg, chaque fois qu’on lui en donne l’occasion.
Or, c’est plus de 11 258 scientifiques de 153 pays qui ont apposé leur signature en Novembre ; pour nous informer de l’urgence de la situation et nous placer devant les choix que nous devons effectuer, dès à présent, pour que la planète et l’humanité aient un avenir. « Les scientifiques ont l’obligation morale de prévenir clairement l’humanité de toutes les grandes menaces sur son existence et de les dire telles qu’elles sont », annoncent les signataires de la tribune.
Ces scientifiques ont examiné deux des scénarios possibles établis par le GIEC, abandonnant le plus optimiste qui nous verrait freiner immédiatement nos émissions pour se maintenir à 1,5 °C de réchauffement global en 2100. Ils ont utilisé le désormais (trop) célèbre RCP 8.5, le « business as usual » (on continue comme si de rien n’était), qui nous mène à un réchauffement de 3 ou 4 °C, mais aussi le RCP 4.5, modéré, qui verrait un pic de carbone autour de 2040 puis un déclin, ce qui correspondrait à un réchauffement quasi certain à 2°C en fin de siècle. Leur point commun : ils nous obligent à envisager un réchauffement d’au moins 2 °C.
Les décideurs ou les 25 000 délégués du monde entier qui seront présents ont-ils vraiment lu les rapports du GIEC ou les études expliquant dans le détail les effets et les causes de la crise climatique ? Nous nous interrogeons et l’espérons pour trouver enfin des solutions urgentes pour la survie de l’humanité.
Or ce mercredi 3 décembre, en pleine COP25, l’ONG GermanWatch publie l’édition 2019 de son rapport « Climate Risk Index », sur les conséquences des événements météorologiques extrêmes liés au climat, un document qui arrive à point nommé pour alerter les décideurs, en prendront-ils compte?