Le 31 octobre, l’ONU Environnement publiait la mouture annuelle de son rapport évaluant l’écart entre les nécessités et les réalités d’émissions de GES. Pour les statisticiens de l’ex-Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), l’humanité doit réduire de 25 à 37% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030 si elle entend encore atteindre les buts fixés par l’Accord de Paris. Au rythme actuel d’émission, plus la peine d’espérer stabiliser le réchauffement à 2°C, voire à 1,5°C d’ici la fin du siècle.
Après 2016, les conditions météorologiques et climatiques extrêmes se poursuivent malheureusement en 2017. « Ce compte-rendu confirme que l’année 2016 est la plus chaude jamais enregistrée : la hausse de la température par rapport à l’époque préindustrielle atteint, chose remarquable, 1,1°C, soit 0,06°C de plus que le record précédent établi en 2015 », a souligné le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, dans un communiqué.
Cependant , le Canada et une grande partie des Etats-Unis ont par exemple bénéficié d’une météo habituellement clémente. D’autres régions, dans la péninsule arabique et en Afrique du Nord, ont à l’inverse enregistré des températures anormalement basses début 2017. À noter qu’à plus grande échelle, ces changements modifient les régimes de circulation océanique et atmosphérique. Avec à la clé, des conséquences sur les conditions météorologiques d’autres régions du monde.
Et d’après l’OMM, « des études nouvellement publiées (…) donnent à penser que le réchauffement des océans pourrait être encore plus prononcé qu’on ne le croyait ». Parmi les constats on peut noter sans surprises: Réduction de la banquise, augmentation du niveau de la mer et réchauffement des océans, les conditions météorologiques et climatiques extrêmes se poursuivent en 2017 après que la température moyenne eut atteint un record en 2016.
Les données provisoires dont dispose l’ONU révèlent en outre que le rythme d’accroissement des concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone (CO2) n’a pas ralenti. Au contraire, « les concentrations de CO2 dans l’atmosphère ne cessent de battre de nouveaux records, ce qui atteste de plus en plus clairement de l’influence des activités humaines sur le système climatique ».
Le rapport du Global Carbon Project, un consortium international de chercheurs, rendu public lundi 13 novembre, prédit que les émissions mondiales de CO2 augmenteront de 2 % cette année, atteignant des niveaux records. Cela constitue une sérieuse menace pour l’accord de Paris établi en 2015 et signé par près de 196 pays – dont l’objectif est de limiter le réchauffement bien en dessous de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Pour le Financial Times, cette hausse est directement liée au renforcement de la croissance économique chinoise. Le rapport du Global Carbon Project prévoit en effet une augmentation de 3,5 % des émissions rien qu’en Chine en 2017. Et ce pays est déjà le plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde. Parmi les responsables de la hausse des émissions de carbone, sont montrés du doigt la Chine, dont la production industrielle a fait un bond et les Etats-Unis où la consommation du charbon est repartie à la hausse en raison de la cherté du gaz. C’est dans ce contexte que les émissaires du lobby américain des énergies fossiles ont tenté de défendre leur point de vue dans une réunion perturbée par les défenseurs de l’environnement. Les Etats-Unis sont divisés entre et activistes du climat et climato-sceptiques, emmenés par le président américain Donald Trump qui avait déclaré le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris. Un retrait qui ne sera pas effectif avant trois ans. En attendant, Donal Trump a envoyé des défenseurs des énergies fossiles, grands responsables du changement climatique, à la COP23 à Bonn. Mais ils avaient du mal à se faire entendre.
1- L’augmentation de la concentration du dioxyde de carbone a connu une accélération supplémentaire depuis 2013.
2- Celle-ci pourrait être due à la “réduction des quantités de CO2 absorbées par la biosphère terrestre”.
3- Cette surcharge en gaz carbonique acidifie les océans à un rythme qui semble “sans précédent depuis au moins 300 millions d’années”.