La prochaine loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) inquiète la communauté scientifique, qui y voit une menace majeure pour les métiers de la recherche.
Selon eux, celle-ci contribue à aggraver la crise écologique, et non à la réduire.
Le Ministère annonce dés 2019 que la France grande nation de recherche est reconnue à l’échelle internationale. Toutefois, dans un contexte compétition mondiale, le Gouvernement a souhaité inscrire l’effort de soutien à la recherche dans le cadre pluriannuel d’une loi de programmation. Pour ce faire le Premier ministre a demandé à Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, qu’un travail soit engagé pour la mise en place d’une loi d’orientation et de programmation pluriannuelle de la recherche.
Cependant alors que nous voyons s’accélérer l’artificialisation des sols, l’épuisement des ressources, le dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité et des écosystèmes, les scientifiques nous documente, nous alimentent à travers leurs diverses disciplines, les causes et l’étendue – croissante, des dégâts constatés partout sur la planète.Ils appellent au contraire à clarifier le rôle de la recherche face à cette destruction généralisée de celle ci , pour la mettre au service d’alternatives écologiques et démocratiques. Or depuis quinze ans, les postes à l’université ont énormément diminué, les étudiants sont de plus en plus nombreux et pourtant la recherche devrait rester une activité vitale pour l’avenir du pays.
Toujours plus d’évaluation, toujours plus de financement sur projets, toujours plus de hiérarchisation et de différenciation, et pour cela la possibilité d’imposer plus de 192h annuelles aux enseignants-chercheurs et la fin du paiement des heures supplémentaires, telles sont les propositions centrales formulées dans les 3 rapports officiellement commandés par le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation pour préparer la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (la LPPR). L’assemblée s’alarme de certains éléments évoqués dans les rapports préalables au futur projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche: si elles devaient obtenir force de loi, ces dispositions équivaudraient à une remise en cause du statut d’enseignant-chercheur, ainsi de la conception même de ce que doit être l’université française : le savoir qui y est enseigné est enrichi par les recherches et par la spécialisation des enseignant·e·s dans un ou plusieurs champs de recherche.