Un outil d’évaluation environnementale des produits et des services
La commission européenne, dans un souci de promouvoir la transparence de la part des entreprises, s’efforce de développer des outils d’aide à l’évaluation de la performance environnementale. C’est ainsi que le 9 avril 2013, elle publie deux guides méthodologiques pour mesurer la performance environnementale des produits et des organisations afin d’entamer un processus d’harmonisation des initiatives nationales au sein de l’union européenne. Ces deux guides fournissent une méthodologie pour réaliser une analyse de cycle de vie multicritère orienté environnement d’un produit ou d’une organisation. L’objectif de ces guides est de pouvoir fournir des indicatifs de performance des produits aux consommateurs, de manière transparente, afin qu’ils puissent facilement comparer les produits entre eux lors de l’achat. Notons que c’est justement le leitmotiv d’ecocompare depuis plusieurs années déjà.
Une expérimentation sur 3 ans avec l’aide d’entreprises volontaires
L’efficacité des méthodes proposées sera évaluée pendant trois ans de manière expérimentale par le biais d’une démarche volontaire de certaines entreprises. En mai dernier, la commission européenne a ainsi passé un appel aux volontaires désireux de participer au processus de test et d’élaboration des guides. Les candidats ont du proposer un produit, un service ou un secteur particulier pour lesquels des règles spécifiques ont du être définies. Des guides spécifiques par catégorie de produits doivent donc être développés afin d’optimiser les outils d’évaluation pour des catégories de produits et de services distinctes. Un des objectifs est d’identifier les indicateurs les plus pertinents parmi les 14 indicateurs environnementaux testés jusqu’à présent ainsi que de mettre en lumière les étapes du cycle de vie les plus significatives. Fin Juillet 2013, 90 candidatures ont été reçues et analysées. Finalement, ce sont 13 candidats affiliés chacun à une catégorie différente, qui ont été sélectionnés pour mener à bien des travaux d’analyse de performance environnementale de leurs produits et services :
· Piles et accumulateurs, Recharge Aisbl
· Peintures décoratives, Conseil européen de la peinture, des encres d’imprimerie et des couleurs d’art
· Conduites d’alimentation en eau chaude et froide, association européenne des tubes plastique et raccords
· Détergents ménagers, Association internationale de la savonnerie, des détergents et des produits d’entretien
· Matériel informatique, Hitachi
· Cuir, Fédération européenne des associations nationales de tanneurs et mégissiers
· Tôles, Association européenne des métaux
· Chaussures (hors cuir), Groupement pour l’habillement durable
· Production d’électricité photovoltaïque, programme Systèmes de production photovoltaïque de l’Agence internationale de l’énergie (AIE)
· Papeterie, Union de la filière papetière française (Ufipa)
· Isolation thermique, association Création développement éco-entreprises (CD2E)
· T-shirts, bureau d’étude spécialisé en analyse de cycle de vie Cycleco
· Sources d’alimentation électrique non-interruptible, Schneider Electric
Ces essais seront conduits à partir du 4 novembre 2013.
Un deuxième appel à projets sera également lancé en décembre ou janvier pour le secteur agroalimentaire.
Le parallèle avec ecocompare
Ecocompare, pour sa part, travaille depuis un certain temps déjà à l’amélioration continue de sa méthodologie d’évaluation des produits, laquelle comprend déjà plus de 75 critères environnementaux répartis sur 10 catégories de produits différentes et bénéficie du soutien de l’AFNOR. Les partis pris pour l’analyse sont différents de ceux pris par la commission européenne dans le sens où la commission européenne se positionne dans une démarche quantitative alors qu’ecocompare propose une approche qualitative. Ainsi, aucune étape du cycle de vie n’est favorisée avec ecocompare, que son impact soit élevé ou non, afin de fournir une analyse homogène sur toute la durée de vie d’un produit.
De plus, l’évaluation de la performance d’un produit se fait suivant trois axes : environnement, santé, sociétal. Les démarches d’Ecocompare et de la commission européenne sont donc complémentaires dans le sens où une démarche quantitative fournit une précision plus élevée tandis qu’une démarche qualitative permet de prendre en compte un panel de critères plus large.