Un millier d’exploitants en colère et un peu plus de 500 engins ont bloqué les principaux axes autour de la capitale, lundi, sans pour autant mettre l’agglomération à l’arrêt. Ces barrages se retrouvent sur de nombreuses autoroutes proches des grandes agglomérations à l’approche des plateformes de distribution. Leur but : maintenir la pression jusqu’au sommet européen prévu à Bruxelles, jeudi 1ᵉʳ février. Un modèle qui pousse à l’industrialisation des exploitations.
Les subventions de la politique agricole commune (PAC) tardent à être reversées et sont conditionnées à l’hectare exploité. Les agriculteurs ont donc le choix : cesser leur activité faute de moyens ou l’agrandir. On comprend bien alors leurs inquiétudes dans une société aussi imprécise.
Au cœur des revendications des agriculteurs : une simplification des normes imposées par l’État et l’Union européenne, la fin de la concurrence jugée déloyale de produits étrangers avec des accords de libre échange passés avec l’Europe, et des demandes d’aides financières pour faire face à l’inflation… C’est le modèle agricole qui date des années 1960 qui demande à être revu, afin que ceux qui produisent notre alimentation puissent le faire avec des revenus décents.
Depuis des années les contraintes économiques et fléaux accentués par le changement climatique se sont abattus sur les campagnes : hausse des taux d’intérêt, flambée des prix de l’énergie, des intrants et de l’alimentation animale, pression des industriels et de la grande distribution, balayant les lois Egalim censées leur garantir un revenu décent qui ne sont pas appliquées. Ce qui les conduit trop souvent jusqu’au suicide. Soyons conscients de leurs revendications fort pertinentes.