Nous rapportons ici le communiqué de presse de notre partenaire Négawatt
À l’issue du décryptage de la politique gouvernementale qu’elle vient de réaliser, l’Association négaWatt sonne l’alerte: si l’on veut répondre aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux de l’urgence écologique, la maîtrise des consommations doit rester la priorité de l’action.
Le processus de révision de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) lancé en 2018 devait être l’occasion pour le gouvernement de se doter d’une feuille de route à court et moyen termes à la hauteur des objectifs que la France s’est fixés. Il se clôture à l’inverse sur des projets de textes prévoyant une révision à la baisse des objectifs intermédiaires en matière de réduction des consommations d’énergie par rapport à la précédente PPE, de plans d’actions flous et d’une augmentation des budgets carbone sur la période 2019-2023. Une stratégie de procrastination inquiétante, qui risque d’imposer la mise en place de mesures plus fortes et plus radicales par la suite.
Alors que Haut Conseil pour le Climat martèle à nouveau que la France « n’est pas du tout sur la bonne trajectoire » pour atteindre la neutralité carbone en 2050, le constat sur la politique actuelle du gouvernement en matière d’énergie et de climat laisse perplexe. Derrière une volonté affichée de faire de l’écologie une priorité, le gouvernement d’Édouard Philippe semble se réfugier dans une électrification forcenée au détriment de la performance énergétique et de la nécessaire réduction des consommations. La France est-elle en passe de faire marche arrière face à l’urgence écologique ?