Les hommes méconnaissent souvent les causes de leur infertilité et pourtant selon les analyses près de la moitié des cas d’hypofécondité au sein d’un couple serait due à cette infertilité .Or les études menées sur le sujet font état d’une baisse globale de la fertilité qui devient inquiétante. Les dernières en date montraient que le nombre de spermatozoides continue le chuter et plus encore ces dix dernières années.
Les résultats de ces études ont été présentés lors de la conférence annuelle de la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie (ESHRE) qui se tenait du 23 au 26 juin à Vienne (Autriche).
Un travail de synthèse sur la chute de la concentration de spermatozoïdes chez l’humain dans le monde a été publié ce mardi 15 novembre dans la revue de référence Human Reproduction Update. En réunissant des centaines d’études publiées sur le sujet et les données couvrant la période 1973-2018 disponibles dans plus d’une cinquantaine de pays, les auteurs ont pu conclure que la concentration moyenne de gamètes dans le sperme de la population masculine générale était passée de 101 à 49 millions par millilitre en quarante-cinq ans. Un constat qui explique en partie la baisse de la fécondité dans le monde.
En France, près de 3,3 millions de personnes sont directement touchées par un problème d’infertilité. Et le phénomène ne cesse d’augmenter depuis une vingtaine d’années selon le Pr Jean-Marc Ayoubi, chef de service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction de l’hôpital Foch de Suresnes. Pour ce dernier, si les autorités sanitaires ne prennent pas dès aujourd’hui le problème à bras-le-corps, les répercussions sur la population mondiale pourraient devenir inquiétantes d’ici quelques décennies.
la concentration en spermatozoïdes a baissé de 62% entre 1973 et 2018 et ce, dans le monde entier.
Et cela risque de continuer comme s’exprime le professeur Patrick Fénichel, du CHU de Nice “il n’y a pas que les perturbateurs endocriniens qui sont en cause, mais nos modes de vie et de consommation.”“Les raisons qui font baisser la production du nombre de spermatozoïdes, ce sont bien sûr les produits chimiques, le tabac, l’alcool et les perturbateurs endocriniens. Cela s’accélère depuis les années 2000 car nous sommes entourés de polluants chimiques qui émanent des plastiques, des pesticides, des métaux lourds. On en trouve dans les retardateurs de flammes par exemple, mais aussi dans les imperméabilisants, les antiadhésifs qui recouvrent les objets de cuissons, les emballages alimentaires…”