La Norvège, le Japon et le Royaume-Uni font figure d’exemple en matière d’investissements dans la voiture électrique.L’objectif étant de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre et donc d’assainir l’air localement. Cependant, son appellation de “voiture écologique” fait polémique depuis longtemps.
Tout d’abord, rappelons que la seule voiture vraiment écologique est celle qui n’existe pas. Il n’y pas à ce jour d’alternative 100% propre, y compris en matière d’hydrogène. Une voiture reste globalement une boite d’acier, de plastique et de ressources polluantes à l’extraction.
Selon une étude de l’ADEME il est bien démontré qu’en matière de rejet de CO2, le véhicule électrique l’emporte malgré le coût écologique de sa production. De plus, le moteur électrique a une fiabilité mécanique supérieure du fait même de sa simplicité de fonctionnement. Moins de pannes pour moins de pièces à modifier et une plus grande durabilité (en dehors de la batterie), le véhicule électrique garde une nette longueur d’avance. D’un point de vue humain, les études montrent également qu’une voiture électrique diminue le stress de son conducteur. La conduite est moins agressive et le véhicule moins bruyant. Enfin, le « plein » d’énergie est bien moins coûteux (de 30 à 60 fois) qu’un plein d’essence tout en offrant la possibilité à l’utilisateur de produire chez lui sa propre énergie et donc de vivre de manière bien plus autonome.
Après avoir décortiqué les faits reprochés à la voiture électrique, on constate qu’il ne reste qu’un élément vraiment à charge contre elle : la batterie, depuis sa production jusqu’à son recyclage. C’est en effet cette simple batterie qui plonge dans le rouge les indicateurs. Alors que les technologies fossiles ont été exploitées sous toutes les coutures, la voiture électrique demeure une île pratiquement vierge à explorer, avec des améliorations attendues en matière de batteries propres.Il y a d’abord leur production.Le lithium dont sont composées les batteries est une ressource difficile à extraire et dont la production a des impacts très forts sur l’environnement. Une étude de l’EPA montrait ainsi que l’extraction de lithium posait un important problème d’éco-toxicité et d’autres problèmes environnementaux, notamment liés aux émissions de CO2 induites par l’extraction.
La production d’une voiture électrique demande beaucoup de ressources et d’énergie. Et donc la production de ces véhicules exigent tant des métaux, des circuits électroniques, mais aussi beaucoup de matériaux rares. Au total, la production d’une batterie de voiture électrique nécessite plus de ressources et pollue plus que la production d’un moteur à combustible. Et comme la production de la batterie représente 35-41% de l’empreinte carbone d’un véhicule électrique, c’est une donnée importante à prendre en compte.
Finalement on peut conclure que la voiture électrique ne peut pas être considérée comme « écologique » ni « propre »,la supériorité alléguée des véhicules électriques sur les véhicules à moteur thermique en termes d’incidence environnementale est formulée dans des termes très généraux et ne s’accompagne d’aucune précision: attendons donc des améliorations notoires pour en faire un véhicule idéal et encore dans quelles conditions.
Il est cependant évident que les véhicules thermiques utilisés en ville contribuent fortement à la pollution atmosphérique locale.Et donc face aux défis globaux tels que le changement climatique ou la dépendance énergétique, comme aussi aux défis locaux tels que l’amélioration de la qualité de l’air en ville, le véhicule électrique peut présenter un réel intérêt.