Après Homo Economicus, Homo sociologicus, Homo Consommatus, voici Homo Confort., l’anthropologue italien Stefano Boni explique que le coût d’une vie sans effort est environnementalement et économiquement néfaste.
Le prix à payer d’une vie sans efforts ni contraintes traduit de l’italien par Serge Milan
La recherche d’un mode de vie centré sur le confort, c’est-à-dire débarrassé de toute forme de contrainte, de fatigue ou d’effort, est devenue un idéal absolu.Selon lui, l’insatisfaction est le principal moteur de cette course effrénée vers un confort qui n’a parfois plus de sens et qui reste toujours inatteignable pour une partie de la population et souligne l’impact de nos sociétés techno-industrielles dites développées sur nos existences, lesquelles sont caractérisées dans une très large mesure par l’aspiration au confort.
“Le bien-être constitue la dimension expérientielle dominante qui a accompagné l’essor de l’humanité contemporaine” explique-t-il. “On aurait pu s’arrêter une fois tous les besoins essentiels comblés mais c’est impossible dans le système économique dominant. Le confort n’a aucune limite”. La conséquence est une perte de nos cinq sens et notamment du toucher, qui se fait de plus en plus rare, de l’odorat, les mauvaises odeurs ayant été remplacées par des odeurs toxiques, et du goût avec une diversité gustative en chute libre.
Cet essai nous invite à la remise en question dans une période où nos modes de vie sont plus que jamais pointés du doigt à l’aune du changement climatique, des inégalités sociales et de la crise énergétique.