Une étude conduite à Londres par des chercheurs du King’s College établit un lien entre troubles à l’adolescence et pollution de l’environnement.
En ville, des enfants de 12 ans exposés à un air chargé en particules fines et en dioxyde d’azote ont 3 à 4 fois plus de risques de développer une dépression à 18 ans, selon une étude britannique, publiée dans la revue Psychiatry Research de février 2019. Menés par la psychopathologiste Helen L. Fisher, du King’College of London, ces travaux montrent un lien biologique direct très probable entre pollution atmosphérique et dépression, en particulier chez les jeunes, dont le cerveau est en cours de développement.
Ils ont sélectionné 284 enfants qu’ils ont suivis entre les âges de 12 ans à 18 ans, tout en mesurant la quantité de deux principaux polluants présents dans le Grand Londres : les particules fines dites PM 2,5 (de diamètre inférieur à 2,5 micromètres) et le dioxyde d’azote (NO2), essentiellement émis par les moteurs à combustion des véhicules. Comme si les particules et le gaz NO2 mettaient du temps pour détériorer les cellules nerveuses du cerveau. En effet, l’hypothèse principale d’Helen Fisher est que les polluants exercent leur effet délétère en réussissant à pénétrer la barrière hémato-encéphalique. Surtout dans un cerveau en cours de développement, insiste la psychopathologiste.
Parallèlement, ils ont réalisé des diagnostics d’anxiété, de dépression, de troubles du comportement, de troubles de l’attention et de l’hyperactivité à 12 puis à 18 ans.