Avec le changement climatique les scientifiques prévoient l’augmentation des événements climatiques extrêmes, tant en intensité qu’en fréquence, rendant la question de la gestion des eaux sensible. En effet, si nous devons faire face à de longues périodes de sécheresse, nous serons aussi confrontés à des violents orages, et avec eux leur cortège de défis (inondations, contamination du milieu par déversement des eaux de pluies chargées en métaux lourds, carburants et autres pollutions, …).
Certaines communes particulièrement vulnérables aux inondations, comme Bordeaux, ont d’ores et déjà pris le parti de lutter via un système de gestion intelligente des eaux de pluie. Ces dispositifs technologiques couplent l’anticipation, grâce aux données météorologiques, métrologiques, hydrauliques ou encore hydrologiques, avec la gestion dynamique, qui optimise toutes les infrastructures de recueil et traitement des eaux redirigées. Néanmoins, ces systèmes permettant de gérer les fortes pluies coûtent cher sans s’attaquer aux racines du problème.
Car si le changement climatique accentue les effets, une cause profonde des risques sanitaires liés à l’eau, qu’il s’agisse de pénurie ou de gestion des excédents, réside dans l’imperméabilisation des sols qui a avancé ces dernières décennies au rythme de l’urbanisation. C’est pourquoi le plan d’adaptation au changement climatique du bassin Rhône-Méditerranée a retenu la désimperméabilisation les sols comme un axe majeur de travail. En effet, valables en ville (toiture végétalisée, création de bandes enherbées), comme en zone rurale (restauration de zones humides, …), les projets d’infiltration des eaux permettent à la fois de laisser les nappes se recharger et de protéger des crues les communes en aval. La métropole de Lyon préserve ainsi les terres agricoles et naturelles en limitant l’extension péri-urbaine et l’artificialisation des sols, dans une logique d’infiltration des eaux.