Des chercheurs de Santé publique France et de l’Inserm ont pour la première fois réalisé une estimation du nombre de patients atteints sur le territoire. Selon leurs travaux, publiés dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, au moins 166.700 personnes étaient atteintes de cette pathologie fin 2015.
La maladie de Parkinson est l’affection neurologique dont le nombre de cas a le plus augmenté en 25 ans dans le monde – évolution que les épidémiologistes ne peuvent uniquement expliquer par le vieillissement de la population.
Les auteurs notent qu’il s’agit d’une estimation basse, du fait d’un sous-diagnostic parmi les populations les plus âgées. La maladie touche environ 2 femmes sur 1.000 et 3 hommes sur 1.000. Si plus de la moitié des malades étaient âgés de plus de 75 ans, les chercheurs notent “qu’un patient sur sept a moins de 65 ans”.
Si le nombre de nouveaux cas annuels reste constant jusqu’en 2030…
En prenant en compte l’allongement de l’espérance de vie et les projections démographiques, les auteurs estiment à au moins 260.000 le nombre de patients parkinsoniens en 2030. Parmi les plus de 45 ans, une personne sur 120 sera concernée. Ces estimations sont supérieures à des projections antérieures, qui extrapolaient au niveau national des données collectées à l’échelle d’un seul département.
Dans un éditorial au Bulletin épidémiologique hebdomadaire, le professeur Marie Vidailhet de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, rappelle que ces résultats ont une portée majeure du fait des enjeux sociétaux et économiques associés à cette évolution. Au-delà des questions du coût des traitements, celles de l’aménagement des habitats, de l’accompagnement de la dépendance, mais aussi de la réduction des facteurs de risque constituent d’importantes problématiques de santé publique.
Source : F. Moisan, et al. Fréquence de la maladie de Parkinson en France en 2015 et évolution jusqu’en 2030. Bull Epidémiol Hebd. 2018;(8-9):128-40.