Une enquête menée conjointement par France Libertés et 60 millions de consommateurs fait état d’un taux de fuite d’eau sur les réseaux communaux en France à la hauteur de 20%., certaines atteignant 25%. Évidemment certaines communes sont en deçà car des efforts d’investissement sont faits afin de maintenir leurs réseaux d’eau en bon état mais néanmoins notre vigilance de citoyens doit nous amener à poser des questions à nos collectivités locales
Pourtant un décret du 27 janvier 2012 obligeait les collectivités à décrire précisément l’état de leur réseau au plus tard le 31 décembre 2013, le retard est à l’ordre du jour. «Aucune institution n’a été en mesure de nous fournir des chiffres. Ni l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), ni les agences de l’eau, ni la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). Nous avons donc contacté directement les collectivités»,explique Emmanuel Poilane, directeur de France Libertés
France Libertés poursuit son investigation des services d’eau potable de l’Hexagone et s’arrête aujourd’hui sur le piteux état des canalisations. Résultat: 1,3 milliard de mètres cubes d’eau sortis des usines d’assainissement ne parviennent jamais au robinet.
Au plan national, entre 1,5 et 2 Md€ d’investissements par an sont nécessaires pour renouveler le réseau. Aujourd’hui, les collectivités n’y accordent qu’entre 700 et 800 M€. «Des solutions existent pour engager les travaux sans pénaliser le consommateur.
Au-delà de ces aspects économiques, France Libertés alerte sur l’importance de préserver la ressource, dans le cadre du réchauffement, et d’améliorer l’état sanitaire de l’eau. «Le vieillissement des réseaux menace la qualité de l’eau potable, en raison des branchements persistants en plomb, ou des canalisations en PVC susceptibles de relarguer des composés plastique dans l’eau du robinet», prévient l’association. Plus largement, elle demande la tenue d’Assises de l’eau. «Le modèle économique de l’eau, hérité du XIXe siècle, ne fonctionne plus. Il faut trouver d’autres solutions financières pérennes, basées sur les regroupements et les économies d’échelle», conclut Emmanuel Poilane.
Or rappelons nous que dés 2015, la compétence de l’eau et de l’assainissement reviendra aux métropoles en application de la loi Mapam[1].
[1] Loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles