De passage à Paris les 29 et 30 janvier, Connie Hedegaard la Commissaire européenne en charge du climat a rencontré les députés de la commission des affaires européennes ainsi que Philippe Martin, ministre de l’écologie, Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et Thierry Repentin, ministre délégué chargé des affaires européennes.
Objectif : activer la mobilisation autour du paquet Energie Climat 2030, présenté le 22 janvier par la Commission européenne.
Rendez-vous crucial les 20 et 21 mars
La France, qui accueille la Conférence des Nations unies sur le climat (Cop21), au Bourget en décembre 2015, a déjà fait savoir à Bruxelles qu’elle soutenait la réduction de 40% des émissions de GES. Mais rien n’est gagné au niveau européen.
«En septembre prochain, les Nations unies organisent un sommet Climat pour donner un coup d’accélérateur avant la Cop21. Il est indispensable que l’Union européenne se mette d’accord d’ici là pour parler d’une seule voix», a déclaré la commissaire européenne, ce 30 janvier, lors d’une rencontre avec la presse. D’autant plus qu’une nouvelle commission doit être nommée à l’automne prochain. Dans l’idéal, la position des Etats membres devrait être connue les 20 et 21 mars, lors du prochain sommet européen. Mais les négociations ont déjà démarré puisque seuls 7 Etats, dont la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, ont annoncé leur soutien.
Les mesures de compensation hors jeu
Connie Hedegaard a profité de l’occasion pour défendre l’ambition du nouveau paquet européen, qui cible les seules émissions domestiques de GES, ne vise pas (encore?) d’objectif précis en matière d’efficacité énergétique et se contente d’un objectif global –et non plus par Etat membre- en matière d’énergies renouvelables, soit 27% en 2030 à l’échelle de l’UE. Les associations écologistes européennes réunies au sein de l’EEB plaidaient pour une réduction de 60%, 45% d’ENR et 40% d’efficacité énergétique en 2030.
«Contrairement au précédent paquet, l’objectif concernera les émissions internes et exclura les mesures de compensation. Or un quart de l’objectif fixé en 2020 (-20%) repose sur des projets de ce type, réalisés hors de l’Union. Si bien que l’objectif de 40% est plus ambitieux qu’on peut l’imaginer de prime abord», plaide Connie Hedegaard. En réalité, les Etats membres doivent réduire de 18% à 40% leurs émissions de GES en 10 ans.
Une politique énergétique communautaire
Deuxième argument: «L’objectif global de 27% d’énergies renouvelables en 2030 permet d’orienter la politique énergétique européenne vers une politique plus communautaire et moins nationalisée», ajoute la commissaire. Les Etats membres accepteront sans doute un objectif global plus facilement, mais il est moins sûr qu’ils cherchent tous à l’atteindre avec la même énergie.
Enfin, elle assure que l’efficacité énergétique n’est pas pour autant jetée aux orties: «Les négociations ont été reportées à plus tard pour ne pas perdre de temps sur l’objectif fondamental de réduction des émissions de GES». Un bilan de l’objectif 2020 (20%) doit être dressé par Bruxelles mi-2014. Un objectif précis pourrait ensuite être fixé à l’automne, par la nouvelle Commission.