Les engagements sur le climat se suivent, se cumulent. Échéance 2030, puis 2050 à quoi se référer ?
L’échéance 2030, la plus primordiale, vu l’état climatique actuel et de ses prochaines années, est vite oubliée, car on sait qu’elle ne pourra pas être tenue sans une remise en cause profonde et immédiate de notre société. À titre d’exemple, la dernière étude de l’Ademe, portant sur le transport aérien, donne les « pistes de transition écologique à l’échelle nationale, permettant de contribuer à l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 “Si rien n’est fait, on prévoit a minima un doublement de ces flux d’ici 2050 est-il dit dans le rapport.
État des lieux
Les ressources énergétiques primaire de la France se composaient en 2021 de 40 % de nucléaire, 28 % de pétrole, 16 % de gaz naturel, 14 % d’énergies renouvelables et déchets et 2 % de charbon. Fait très important : le bois-énergie représente la première source d’énergie renouvelable consommée en France, 5 fois plus que l’électricité d’origine hydraulique . Son principal usage est le chauffage. La filière du bois énergie prend de plus en plus d’ampleur, de même que la production de biogaz. En moyenne, le taux de décarbonation des pays du G20 est de 0,5 %, alors que l’urgence d’agir n’a jamais été aussi grande. En 2021, la France a vu ses émissions de gaz à effet de serre augmenter de 6,4 % par rapport à 2020, pour le premier semestre 2022, les premières estimations du Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa) ne conduisent qu’à une baisse des émissions recensées de 0,6 %. or d’après les déclarations officielles d’émissions par pays elles n’intègrent pas les GES émis par la biomasse énergie.
Le bois-énergie, qui est en plein développement et qui, rappelons-le, représente déjà la première source d’énergie renouvelable en France, est fortement émetteur de CO2. Le Citepa ajoute : « On ne devrait parler de neutralité carbone que si dans le même temps cette activité générait, par nature, à l’échelle de l’année, un captage équivalent de CO2. Dans bien des cas, ce n’est pas le cas. Cette hypothèse de neutralité est certes acceptable pour la biomasse de cycle court, elle est beaucoup moins évidente pour le bois (cycles longs). En effet, les stocks de bois présents dans les arbres des forêts sont le résultat d’années voire de siècles de croissance des arbres. Couper ces arbres est en revanche très rapide. Il peut donc y avoir un déséquilibre fort entre croissance et prélèvement “. La neutralité carbone du bois-énergie nécessite donc de nombreuses décennies. C’est ce qu’on appelle le « déficit carbone ». Dans tous les cas, la neutralité carbone d’un arbre servant de source d’énergie ne pourra pas intervenir avant 2030.
La France doit pourtant diminuer ses émissions de 4,7 % par an jusqu’en 2030. Elle s’est engagée à les réduire de 40 % entre 1990 et 2030 et, avec la loi Énergie et Climat adoptée en 2019, pour atteindre la neutralité carbone en 2050, en divisant les émissions par un facteur supérieur à six par rapport à 1990.
Loi du 17 février 2009, pour l’accélération des programmes de construction et d’investissement publics et privés
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000020276457
Net Zero Economy Index 2022 , du cabinet PwC
https://www.pwc.co.uk/sustainability-climate-change/pdf/net-zero-economy-index-2022.pdf
Loi n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat
https://www.legifrance.gouv.fr/dossierlegislatif/JORFDOLE000038430994/
Citepa, « Émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques en France. La biomasse énergie est-elle neutre en carbone ? », Rapport Secten, édition 2020 : lien vers le rapport.