Les spécialistes de la santé s’accordent à dire que l’exercice physique se veut indispensable pour se maintenir en bonne santé, l’OMS parle d’ailleurs de la recommandation de 10 000 pas /jour. Faute de temps, les Français sont de moins en moins nombreux à pratiquer une activité sportive de manière régulière. Or, il faut savoir que la pratique de sport s’avère bénéfique, aussi bien en matière de bien-être que pour améliorer sa qualité de vie encore ne faut-il pas tomber dans l’excès !
Cette obsession de l’activité sportive, nommée « bigorexie », est reconnue comme une maladie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) depuis 2011. « Le malade a une absence de toute considération raisonnée vis-à-vis de l’activité sportive », explique Joffrey Drigny, médecin du sport au CHU de Caen. C’est ce qui guette souvent nos sportifs de haut niveau pris dans un engrenage de performance.
On parle de bigorexie quand le sport prend une place trop importante et anormale dans la vie d’une personne, aux dépens de la vie professionnelle, familiale, des loisirs qui sont mis en retrait… « Une personne atteinte de bigorexie n’arrive pas à se raisonner par rapport à ça.
C’est tout simplement la définition d’une addiction », précise le médecin. Le processus est en effet similaire à une drogue : « Lorsqu’on fait du sport, on sécrète des endorphines, qui se traduisent par une sensation de bien-être », explique Joffrey Drigny.
Le patient ne peut alors plus se passer de sport, réalisant jusqu’à plusieurs séances par jour. « À vrai dire, on en voit de plus en plus avec cette mode des sports qui ont vocation à développer la musculature, explique Joffrey Drigny. Le médecin met en cause les facteurs environnementaux liés au culte du corps valorisé dans la société, notamment par le biais des réseaux sociaux.
Le surentraînement non plus n’est pas systématiquement lié à cette addiction : « Le surentraînement, c’est le fait d’en faire trop par rapport à ce qu’est capable d’encaisser le corps. Mais c’est souvent dans une recherche de performances. Ce n’est pas la même chose que la bigorexie, où il n’y a aucun raisonnement logique. »