La 24e conférence mondiale sur le climat qui se tiendra en Pologne à Katowice, cité charbonnière de Silésie, devrait, du 2 au 14 décembre, compléter l’accord de Paris et encourager les engagements des Etats pour réduire leurs émissions de carbone. En effet les 196 États membres de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques doivent prendre des décisions pour respecter les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique qui est désormais une évidence.
A l’issue de la conférence de Paris, les négociateurs avaient décidé que ces contributions deviennent l’engagement officiel des Etats qui ratifient l’Accord. Aujourd’hui, 183 Etats, ainsi que l’Union européenne, ont ratifié l’Accord. La quasi-totalité des principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre ont ratifié l’Accord et pris des engagements de réduction de leurs émissions de GES. Les principales exceptions sont la Fédération de Russie (7,53 % des émissions mondiales), l’Iran (1,30 %) et la Turquie (1,24 %), seuls pays n’ayant pas ratifié le texte et dont les émissions de GES dépassent 1 % des émissions mondiales.Mais en juin 2017, Donald Trump a annoncé son souhait de désengager . Cette décision avait été notifiée à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc) par un courrier daté du 4 août 2017. Compte tenu de ces délais, les Etats-Unis ne pourront pas formellement quitter l’Accord avant le 4 novembre 2020.
Laurence Tubiana, l’ancienne négociatrice en chef de la COP21, décrit ainsi la 24e conférence mondiale sur le climat (COP24)« Un sommet technique, mais avec un enjeu politique fort. »
Des personnalités du monde politique et de la société civile, issues des deux rives de l’Atlantique, en ont débattu lors de la première édition du Monde Festival Montréal, le 26 octobre au Musée des beaux-arts de Montréal, parmi elles, Delphine Batho, ancienne ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, députée et présidente de Génération Ecologie, François Delorme, professeur à l’université de Sherbrooke et expert du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et Sidney Ribaux, cofondateur et directeur général de l’organisme Equiterre.
Le 30 novembre, la France et la Chine se sont entendues sur l’un des principaux points à l’ordre du jour de la COP 24. Dans un communiqué, le Quai d’Orsay se félicite de ce que les deux pays s’engagent avec leurs alliés à faire adopter à Katowice «un paquet qui respecte l’esprit et la lettre de l’Accord de Paris. Les modalités, les procédures et les lignes directrices doivent être équilibrées, globales, robustes et opérationnelles afin de permettre la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris, en tenant compte du principe des responsabilités communes mais différenciées, et des capacités respectives, eu égard aux différentes situations nationales.»
Alors que les financements concernant le climat se concentrent en majorité sur les actions de réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment sur le développement des énergies renouvelables, la Banque mondiale a décidé d’insister pour son plan 2021-2025 sur le soutien à l’adaptation aux effets des dérèglements climatiques en proposant une mobilisation d’environ 200 milliards de dollars de financements de 2021 à 2025.
La coalition d’Etats-îliens AOSIS se bat elle pour fixer au monde la plus drastique des contraintes carbone, seule à même de limiter la montée du niveau de l’océan qui pourrait engloutir certains de leurs membres, comme l’archipel des Seychelles.
Benoît Leguet, directeur du think tank I4CE (Institute for Climate Economics) pointe le doigt sur les objectifs qui devraient faire l’objet de négociations sérieuses. « Ce sont en réalité 6000 milliards de dollars qu’il faudrait investir les quinze prochaines années pour réaliser la transition en faveur d’une économie à faibles émissions de carbone. Il ne s’agit pas de trouver de nouvelles sommes, mais de dévier les flux financiers du marron vers le vert, par exemple en réaffectant le financement des énergies fossiles aux renouvelables. L’essentiel de l’argent va venir des économies des pays concernés : ce sont les Africains ou les Asiatiques qui vont payer pour leur transition énergétique. »
Nous resterons vigilants des avancées qui devraient être prises dans cette conférence internationale.