Tout sucre, tout miel, les industriels de l’alimentation adoucissent notre quotidien. Aliments transformés, conserves, sodas et même jus de fruit, ils y sont tous passés. Depuis des années, des sucres – essentiellement du fructose – ont été ajoutés à ce que nous consommons.
Naturellement présent dans les fruits ou le miel (mais à de faibles concentrations), il donne un goût sucré plus prononcé, à quantité égale, que le saccharose, notre bon sucre en morceaux ou en poudre composé à parts égales de glucose et de fructose. Mieux : avec lui, les aliments transformés sont plus stables et ceux que l’on cuit prennent une jolie couleur brune plus accentuée. Ce n’est pas tout : le fructose accroît l’appétit, car il diminue la sensation de satiété.
Les sucres ajoutés aux aliments et boissons, en tout premier lieu le fructose, font le lit du diabète de type 2.
Publiée en ligne jeudi 29 mars 2014 dans les Mayo Clinic Proceedings, une analyse des données existantes effectuée par des chercheurs américains est catégorique : « Il existe un énorme corpus de preuves scientifiques, de données d’observation et de résultats d’essais cliniques qui suggèrent que le fructose ajouté – même par rapport à d’autres sucres – est le principal moteur du développement du diabète et de ses conséquences. »
Représentant 90 % des formes de la maladie, le diabète de type 2 a pris des proportions épidémiques dans le monde : environ une personne sur dix dans le monde en est atteinte et la fréquence augmente avec l’âge.
L’étude rappelle que la littérature scientifique montre que « l’ajout de fructose – que ce soit sous forme de saccharose ou de sirop de maïs à haute teneur en fructose – est associé à une série d’effets biologiques indésirables chez l’homme comme chez l’animal ».
Le fructose stimule des modifications métaboliques qui aiguillent les calories vers le stockage dans les cellules du tissu adipeux abdominal. Ce mécanisme adaptatif avait toute son utilité pour nos lointains ancêtres qui n’avaient pas un accès facile à des aliments nourrissants et n’avaient accès qu’à des quantités limitées de fructose, essentiellement dans des fruits mûrs, mais ce n’est de loin plus le cas.