Des réglementations s’imposent dans le domaine de l’eau et des résidus médiacamenteux

Ci joint le résumé du Plan National sur la thématique “Eau et résidus de médicaments”. De nouvelles réglementations s’imposent d’autant que la France est le 4ème consommateur mondial de médicaments.

Plus de 3 000 médicaments à usage humain et 300 médicaments vétérinaires sont actuellement disponibles sur le marché français. Les substances biologiquement actives contenues dans chaque spécialité pharmaceutique se caractérisent par une grande diversité de structure chimique. Les résidus de médicaments sont excrétés essentiellement dans les selles et les urines sous leur forme initiale ou sous la forme d’un ou plusieurs métabolites actifs ou non puis relargués dans les réseaux d’assainissement, les eaux usées et sur les sols en ce qui concerne la plupart des médicaments vétérinaires.

Antibiotiques, antidépresseurs, bêtabloquants, contraceptifs oraux, autant de substances qui sont rejetées de façon continue dans les milieux aquatiques notamment au niveau des stations (collectives ou autonomes) de traitement des eaux usées et potentiellement des boues d’épandage et des déversoirs d’orage aménagés sur les réseaux d’assainissement.

Les voies d’entrée des médicaments vétérinaires (antibiotiques, hormones, antiparasitaires) dans les écosystèmes aquatiques sont souvent différentes, via les rejets des fermes aquacoles, ou encore la re-mobilisation des résidus de médicaments présents dans les fumiers et lisiers épandus sur les sols agricoles par ruissellement.

Les concentrations dans le milieu récepteur varient selon la biodégradabilité des molécules et les capacités des installations d’assainissement (stations de traitement des eaux usées) à éventuellement les éliminer ou les transformer, sachant que celles-ci sont conçues et dimensionnées pour traiter les paramètres physico-chimiques dits « classiques » (matières en suspension, DBO5, DC0, azote, phosphore).

Depuis plusieurs années, la communauté scientifique, les pouvoirs publics et le public
s’interrogent sur la présence dans les milieux aquatiques (eaux de surface, eaux
souterraines, milieux de transfert, sols) et dans l’eau potable, à l’état de traces, de résidus de médicaments et sur leurs effets sur l’environnement et la santé humaine.

Cette interrogation s’inscrit dans un contexte plus général de préservation de l’environnement et des ressources en eau, notamment contre les micropolluants (substances susceptibles d’avoir une action toxique à faible dose dans un milieu donné : de l’ordre du nano ou du microgramme par litre pour l’eau). Des programmes de recherche ont également été lancés au niveau communautaire sur le sujet (ERAPHARM, KNAPPE, POSEIDON, etc.).

Les réglementations, européenne et française, relatives à la qualité des eaux ne prévoient actuellement pas de surveiller la présence des résidus de médicaments dans les différents compartiments aquatiques ou de fixer des normes de qualité pour ces substances, bien que la présence de certains micropolluants soit réglementée par la fixation de limites de qualité dans les milieux aquatiques ou de valeurs guide dans l’eau potable. Des campagnes de mesures ont toutefois été menées par différents organismes (AFSSA devenue ANSES, agences de l’eau, BRGM, CEMAGREF, DRASS devenues ARS, LERH devenu LHN, programme PIREN-Seine, laboratoires universitaires etc.).

Par ailleurs, dans le cadre de la 3ème révision de la liste des substances prioritaires au titre de la directive cadre sur l’eau, des discussions sont en cours pour ajouter éventuellement certaines substances médicamenteuses (notamment : ibuprofène, diclofénac, 17 alpha éthinyloestradiol, bêta oestradiol).

La commission européenne doit faire des propositions à cet égard dans le courant de l’année 2012.

Pour le complément:

PLAN NATIONAL SUR LES RESIDUSDE MEDICAMENTS DANS LES EAUX

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