Depuis le constat d’une présence des plastiques partout dans le monde, autant sur la terre qu’en mer avec une production qui ne faiblit pas, des annonces médiatiques nous font miroiter la possibilité de plastiques biodégradables.
Présentés comme une alternative aux sacs en plastique à usage unique, les sacs biodégradables ne montrent aucun signe de dégradation après trois ans dans l’environnement, selon une étude publiée le 28 avril dans la revue Environmental Science & Technology.
C’est une mauvaise nouvelle pour la faune marine tout particulièrement. Des chercheurs britanniques n’ont observé aucune détérioration des sacs en plastique biodégradables au bout de trois ans, qu’ils soient restés à l’air libre, ou immergés dans de l’eau de mer, avec des conditions de laboratoire contrôlées.
Cette étude a examiné les matériaux de polyéthylène biodégradable, oxo-biodégradable, compostable et haute densité (c’est-à-dire un sac de transport en plastique classique) sur une période de 3 ans. Ces matériaux ont été exposés dans trois environnements naturels; à l’air libre, enfoui dans le sol et immergé dans l’eau de mer, ainsi que dans des conditions de laboratoire contrôlées. En milieu marin, le sac compostable a complètement disparu en l’espace de 3 mois. Cependant, le même type de sac compostable était toujours présent dans l’environnement du sol après 27 mois mais ne pouvait plus supporter le poids sans se déchirer. Après 9 mois d’exposition à l’air libre, tous les matériaux du sac s’étaient désagrégés en fragments. Ensemble, nos résultats ont montré qu’aucun des sacs ne pouvait être considéré comme présentant une détérioration substantielle sur une période de 3 ans dans tous les environnements. Il n’est donc pas évident que les formulations oxo-biodégradables ou biodégradables fournissent des vitesses de détérioration suffisamment avancées pour être avantageuses dans le contexte de la réduction des déchets marins par rapport aux sacs classiques.