Le 24 août 2016 est publiée une étude réalisée par les autorités sanitaires sur la Dépakine, un antiépileptique présentant des risques élevés pour la santé du fœtus, elle donne une idée de l’ampleur du scandale sanitaire qui pourrait avoir fait des milliers de victimes.
Ce médicament a comme substance active le valproate de sodium, son nom courant connu par le grand public est la Dépakine , il est présent aussi dans plusieurs médicaments génériques, et pourrait avoir fait entre 50.000 et 70.000 victimes depuis le début de sa commercialisation en France par le laboratoire SANOFI depuis 1967. En France, 80.000 femmes en âge de procréer prennent de la Dépakine.
Une étude menée par l’Agence du médicament et l’Assurance maladie a révélé qu’entre 2007 et 2014, 14 322 femmes enceintes prenaient de la Dépakine, 3200 enfants en souffrance qui souffriraient de séquelles physiques ou mentales sur cette période. Depuis des années, l’association des victimes (APESAC) dénonce les dangers de ce médicament prescrit pour soigner l’épilepsie et les troubles bipolaires.
Le risque de malformations (principalement sur le coeur, les reins, la colonne vertébrale) est connu depuis les années 1980, et celui de troubles neuro-développementaux (incluant des troubles autistiques) émerge progressivement à partir de la fin des années 1990. Mais il faudra attendre 2006 pour que le médicament indispensable chez certains patients ne répondant pas autres antiépileptiques, soit déconseillé en cas de grossesse et un arbitrage européen en novembre 2014 pour que l’ensemble des risques soient répertoriés et que le médicament ne puisse plus
Lancée à la fin 2015, l’étude a été réalisée conjointement par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAMTS). Selon Marine Martin, présidente de l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac) qui doit être informée mercredi des résultats de l’étude. Aucune évaluation officielle du nombre de victimes n’a encore été publiée à ce jour, à l’exception d’un chiffre de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) faisant état de 450 enfants nés avec des malformations congénitales entre 2006 et 2014 après avoir été exposés in utero au valproate, dans un rapport publié en février 2016.