Les nombreuses difficultés que vivent les infirmières et les infirmiers dans leur milieu de travail peuvent s’avérer être néfastes au maintien d’un état mental optimal.Le malaise des personnels soignants hospitaliers va grandissant.
Pression, changement de poste imposé, harcèlement… Si des enquêtes sont en cours, les témoignages des représentants des personnels et des proches de certains qui ont été conduits au suicide, font tous un lien avec les conditions d’exercice.
Pour les syndicats, difficile de ne pas rapprocher ces drames du «mal-être qui s’amplifie» dans les couloirs de l’hôpital, selon Nathalie Depoire, la présidente de la CNI, comme des «économies faites sur la santé», pour Thierry Amouroux, secrétaire général du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI).
Outre la pénibilité propre au monde hospitalier (horaires décalés, souffrance des patients, etc), c’est bien le manque de personnel qui accable les soignants. Pour tenter de mettre un terme à tous ses drames, les syndicats hospitaliers demandent des moyens pour la prévention des risques psycho-sociaux à l’hôpital. C’est un métier insuffisamment valorisé tant sur le plan salarial que socialement. D’ailleurs, quand on sait que 70 000 infirmières détentrice du diplôme ont décidé d’arrêter de pratiquer ce métier… ça pose question !
L’intersyndicale (FO, CGT, Sud et CFTC) a été reçue par la direction générale de l’offre de soins. Mais elle ne s’est vu proposer « qu’un groupe de travail sur la qualité de vie au travail », a regretté Denis Basset, de FO. Les syndicats se réuniront à nouveau mercredi pour envisager de nouvelles mobilisations. Ils réclament notamment l’« abandon » du plan d’économies de « 3,5 milliards d’euros » sur trois ans d’ici à 2017 des groupements hospitaliers de territoire, qui font craindre des restructurations.
Interrogée à l’Assemblée nationale, la ministre de la santé, Marisol Touraine, a répété qu’elle présenterait prochainement un plan pour améliorer les conditions de travail. De son côté, Manuel Valls a rappelé que 31 000 postes dans la fonction publique hospitalière avaient été créés depuis 2012.