Une étude japonaise indique que 4,20 millions d’adultes nippons sont dépendants à internet, dont 1,20 million “de façon maladive”. Ils sont incapables de réduire volontairement leur temps de navigation pour lequel ils sacrifient leur vie sociale, professionnelle et familiale.
En fait, l’addiction aux jeux vidéos est belle et bien reconnue, mais se distingue en ce qu’elle est une addiction comportementale et non chimique. Tout comme l’addiction aux jeux de hasard et d’argent, les jeux vidéos rentrent dans la catégorie des addictions comportementales qui ne font pas appel à la consommation de substances psychoactives.
Car la conception moderne de l’addiction ne se réduit pas à la dépendance, mais inclut également des conduites d’abus ; en particulier lorsque celles-ci induisent des dommages quels qu’ils soient. Un temps important (plus de 30 heures par semaine) passé à ces pratiques et, surtout, un temps pris au détriment d’autres activités nécessaires à l’équilibre comme les relations sociales, amicales et familiales.
Cette surconsommation de temps sur l’écran se traduit alors par une incapacité à contrôler et à réduire ce temps de jeu. Un véritable handicap qui peut avoir des répercussions sur le travail scolaire ou professionnel ainsi que sur l’équilibre alimentaire ou le sommeil.
Un autre symptôme particulièrement évocateur peut être une souffrance psychique associée à l’utilisation de ces jeux : tristesse, anxiété, agressivité, réduction d’un malaise…
Pour Bruno Rocher, psychiatre au service d’addictologie au CHU de Nantes et à l’Ifac, l’addiction aux jeux vidéos est un phénomène bel et bien réel même s’il est peut être plus exact de parler de “dimension addictive”.